Je pressens d’ores et déjà que la majorité, qui a déposé une motion de procédure quelque peu dilatoire, nous opposera que cette proposition de loi ne serait pas le bon vecteur puisqu’un projet de loi réformant la procédure pénale est en cours de préparation. Mais ce que l’on connaît aujourd’hui de ce projet, présenté hier en conseil des ministres, apparaît notoirement insuffisant au regard du contexte et de la menace.
Monsieur le secrétaire d’État, vous qui remplacez de façon un peu étonnante le ministre de l’intérieur dans notre débat de cet après-midi, je vous invite à nous écouter. Dès le 2 avril, je défendais à cette tribune, au nom du groupe Les Républicains, une proposition de loi visant déjà à mieux protéger ceux qui détiennent l’autorité de la République et ceux qui sont autorisés à utiliser la force pour protéger nos concitoyens. Vous ne nous avez pas écoutés, hélas ! Vous nous avez renvoyés à la réunion d’une pseudo-commission de travail. Trop souvent, monsieur le secrétaire d’État, vous avez refusé d’écouter l’opposition. Si vous nous aviez écoutés davantage et plus fréquemment, si vous aviez pris en compte les conclusions de la commission d’enquête sur les filières djihadistes, que j’ai eu l’honneur de présider, nous serions peut-être parvenus à limiter quelques-unes des conséquences les plus tragiques des événements terroristes que j’évoquais tout à l’heure. C’est pour cela que je vous conjure aujourd’hui de nous écouter, de nous entendre !
Le Gouvernement, la majorité et le Président de la République à Versailles ont réclamé l’union nationale, l’unité nationale contre le terrorisme.