Monsieur le rapporteur, permettez-moi de revenir sur le fait que, dans le propos que vous avez tenu tout à l’heure, vous avez omis de répondre à un certain nombre de questions qui vous avaient été posées.
Pour ce faire, vous avez, certes, usé d’un artifice – en provoquant une polémique – que votre expérience dans cet hémicycle vous a soufflé. Des questions très sérieuses vous avaient néanmoins été posées : je pense notamment à celle ayant trait à la banque régionale. Votre silence a confirmé que, selon nous, cette proposition de loi avait été peu et mal préparée.
Comme certains de nos collègues l’on souligné, le contexte – alors que vous étiez vous-même en campagne, avec d’autres personnalités, dans votre région – était indéniablement propice au lancement d’un tel texte.
Je dis cela d’une manière assez solennelle parce que – certes, il est tard, et la fébrilité, entre autres excuses, explique sans doute beaucoup de choses – j’ai trouvé plus que limite, monsieur le rapporteur, la comparaison que vous avez faite tout à l’heure entre mes propos et ceux de Mme Le Pen.
Elle l’est d’autant plus venant de quelqu’un qui a été élu dans les conditions que l’on sait dans votre région, grâce aux voix de la gauche ainsi qu’à celle des écologistes. Elles vous ont permis de sauver la face dans une région plus que sinistrée d’un point de vue électoral, les Républicains n’échappant pas à la règle.
Pour le coup en effet, ce n’est pas la gauche qui se trouve en position de force dans la région que vous dirigez aujourd’hui. Je vous le dis tout net : j’ai trouvé cela plus que limite.
Je profite donc de cette explication de vote – une fois de plus, il est tard – pour vous dire que je souhaite sincèrement que vous puissiez, ultérieurement, reconnaître – à tête reposée, et peut-être pas publiquement – que vous êtes probablement allé un peu loin, peut-être en raison de votre fébrilité, dans cette charge qui m’a semblé déplacée.
S’agissant de la motion de rejet préalable, le groupe écologiste, par principe, vote rarement ce type de motion, car nous souhaitons que des débats aient lieu dans cet hémicycle qui a pour vocation de les accueillir.
Mais je vais faire une entorse, cette fois-ci, à cette position de principe. Et j’ai dit tout à l’heure pourquoi : comme vous l’avez vous-même reconnu, cette année 2016 sera, dans quelques jours ou dans quelques semaines, marquée par des rendez-vous importants et notamment par l’examen d’un projet de loi qui nous donnera l’occasion de parler formation professionnelle et, bien évidemment, apprentissage.
Très concrètement, cette entorse paraît donc logique, à quelques jours du débat qui aura donc lieu dans cet hémicycle. Il visera en effet à examiner un projet de loi qui aura, lui, été préparé et dont l’examen nous donnera tout le temps nécessaire pour travailler ensemble à des propositions.
Nous reprendrons sans doute d’ailleurs, à cette occasion, un certain nombre d’éléments qui ont été débattus lors de l’examen de cette proposition de loi. Nous aurons donc le temps de voter un texte qui répondra effectivement aux enjeux d’une jeunesse qui attend un certain nombre de réponses.
Monsieur le rapporteur, pour conclure sur une note positive, j’espère que, dans le consensus général, vous serez au rendez-vous pour voter le projet de loi relatif à la formation professionnelle que nous examinerons ici même au mois d’avril.