Comme mes collègues, je veux tout d’abord rappeler notre détermination sans faille, sur l’ensemble des bancs, pour lutter contre le terrorisme. En tant que député de Saint-Denis, si durement touchée par les attentats du 13 novembre, j’y suis particulièrement attaché.
Pour mener cette lutte, je suis certain que nous avons avant tout besoin d’un pays rassemblé, d’un pays uni. Or, à l’heure où nous examinons cet article 2 après des semaines de débat, force est de constater que le consensus n’existe ni sur nos bancs ni dans le pays.
Je n’aborderai pas ici la question de l’efficacité du dispositif – sans doute y reviendrons-nous lors de la discussion des amendements –, préférant, encore une fois, poser celle du principe.
On est français, j’en suis convaincu, pour le meilleur et pour le pire. La grandeur d’une nation, c’est d’assumer cela et de comprendre. Comprendre non pas pour excuser mais pour que ce qui s’est produit de plus horrible ne se produise pas de nouveau.
En choisissant la déchéance de nationalité comme peine complémentaire, on adopte une solution de facilité qui revient à céder à deux fantasmes.
Le premier, évoqué par M. Jean-Luc Laurent, est celui de l’éloignement. Comme si l’éloignement nous protégeait ! Malheureusement, la preuve du contraire a été faite.
Le second est le fantasme de la recherche d’une pureté de la nationalité par le biais d’un tel dispositif. Il est encore plus dangereux car il nourrit les extrêmes. La nationalité n’est pas une valeur en tant que telle. Nos valeurs, c’est ce que nous construisons ensemble, c’est ce que nos ancêtres ont construit depuis des siècles…