J’aimerais, au sujet de cet article, rappeler quelques réalités simples.
Le 11 janvier dernier, des milliers de citoyens sont descendus dans la rue pour exprimer non seulement une émotion, mais aussi une exigence : que les problèmes qui rongent la société française depuis trop d’années soient enfin regardés en face et traités, et que la défense de la République soit une priorité absolue.
Les problèmes, nous les connaissons, et ils ne se réduisent pas aux attentats terroristes. Ce sont des professeurs de philosophie qui ne peuvent pas faire un cours sur Dieu, ce sont des chauffeurs de la RATP qui refusent de serrer la main de leurs collègues femmes, ce sont des convertis non binationaux assignés à résidence dans des départements ruraux, c’est le fait que nous avons maintenant des kamikazes made in France.
Dans un tel moment, après les attentats du 13 novembre dernier et alors que pointe la menace de la marche au pouvoir de l’extrême droite, notre pays a besoin, pour tous ceux qui défendent la République, de clarté, et non pas d’un imbroglio juridique tel que celui auquel nous assistons depuis maintenant sept semaines. Je juge pour ma part avec sévérité le fait que, depuis tout ce temps, le débat qui a suivi les attentats se concentre sur une mesure somme toute assez dérisoire et secondaire, qui pose en outre des problèmes de fond sur lesquels je reviendrai demain au cours de la discussion des amendements.
Il est encore temps – la nuit porte conseil – de revenir à l’essentiel. L’essentiel, ce doit être la défense de la République. L’essentiel, c’est que l’Europe est aujourd’hui un trou noir de la lutte contre le terrorisme. L’essentiel, c’est de traiter l’ensemble de ces questions, et non pas d’entretenir une controverse qui creuse encore davantage le fossé entre la représentation nationale et les citoyens, entre les préoccupations des premiers et l’exigence qu’expriment les seconds.