Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du 9 février 2016 à 21h30
Protection de la nation — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Comme vient de le dire M. le Premier ministre, cette question n’est pas l’objet de la révision constitutionnelle qui nous réunit et n’a donc pas sa place dans le texte. Chacun sait que les membres du groupe UDI sont opposés à cette proposition pour plusieurs raisons, dont en partie celles que vient de formuler M. Ciotti. Surtout, il y a cette hypocrisie consistant à considérer les étrangers non-membres de l’Union européenne comme des citoyens à temps partiel : bienvenue aux municipales, mais dégagez aux cantonales et aux départementales ! Bienvenue aux municipales, mais vous n’avez rien à dire sur la gestion des lycées de vos enfants !

Telle est l’hypocrisie qui alimente périodiquement le débat de la vie politique française aux yeux de la gauche depuis 1981. En réalité, de Président de la République en Président de la République, et il y en a eu deux, de Premier ministre en Premier ministre, vous n’êtes jamais allés au bout de cette démarche, chers collègues socialistes !

Les choses sont pourtant simples, à entendre les débats. Le Président de la République s’est engagé, dites-vous. Je comprends que celles et ceux qui l’ont soutenu y voient une promesse trahie de plus. Je comprends que vous aimeriez la tenir, j’ai entendu MM. Hamon et Goldberg. Dès lors, il y a une façon très simple de la tenir : nous qui sommes les représentants du peuple français, et quand bien même je combattrais cette proposition, ou bien nous dégageons une majorité pour la voter, ou bien non ! Mais votons ! Et si ce n’est pas voté, que le Président de la République ait le courage, s’il pense qu’il existe une majorité de Français en faveur de cette disposition, de la soumettre au référendum !

En tout cas, qu’on arrête avec cette hypocrisie consistant à reprendre sans cesse cette proposition que vous n’avez jamais, depuis trente-cinq ans, osé soumettre au peuple français. Si vous ne l’avez pas soumise au peuple français, c’est que vous pensez qu’elle n’y est pas majoritaire. Si elle n’est pas majoritaire, les représentants du peuple n’ont pas à l’adopter.

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