Monsieur le Premier ministre, vous le savez, la situation à Grande-Synthe et à Calais est de plus en plus préoccupante. Environ 10 % des 6 000 personnes qui vivent actuellement dans ces camps sont des femmes âgées de vingt à trente ans. Gynécologie sans frontières nous alarme sur leur situation. Selon eux, plusieurs d’entre elles subissent agressions sexuelles, viols et même prostitution !
D’après les témoignages recueillis, si certaines femmes sont enceintes volontairement, nombre d’entre elles souhaiteraient avorter d’un enfant qui est le fruit d’un viol, parfois collectif, subi pendant la traversée ou à l’intérieur du camp.
Alors que nous pouvons nous féliciter de la fraternité dont les Européens, notamment les Français, font preuve dans l’accueil et la prise en charge de ces personnes, force est de constater qu’un grand nombre de migrants ne partagent pas notre conception du droit des femmes. Le 13 janvier, je vous interpellais au sujet des violences faites aux femmes à Cologne et dans les camps de migrants. Le 27 janvier, Marie-Jo Zimmermann vous interrogeait sur le même sujet. Comme vous, nous sommes préoccupés par la dignité humaine, par la cause des femmes, mais nos questions demeurent sans réponse !
Je vais vous en poser trois, des questions simples. Pourquoi les migrants sont-ils majoritairement des hommes ? Alors que nos parents, nos grands-parents sont restés en France pour combattre le nazisme, pourquoi les jeunes hommes en capacité de se battre qui composent la majorité des migrants – clandestins ou réfugiés, nul ne le sait – quittent-ils leur pays au lieu de lutter pour leur liberté ?