Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 10 février 2016 à 15h00
Protection de la nation — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Cette proposition soulève des contradictions et des obstacles insurmontables, et le temps me manque pour tous les évoquer. Qu’allons-nous faire des personnes déchues de leur nationalité ? Quelles responsabilités assumons-nous à l’égard de nos propres nationaux ? À l’heure où la République se doit d’être unie, le pouvoir instille la désunion.

Cette désunion est animée par les valeurs de l’extrême-droite, alors que nos valeurs progressistes et humanistes commandaient, conformément aux engagements du Président de la République, d’apporter d’autres révisions à la Constitution : le droit de vote des étrangers aux élections locales ou la suppression du mot « race », par exemple. De telles réformes auraient envoyé un message plus fort et plus digne, conforme à l’idée que nous nous faisons du pays des Lumières. Nous l’affirmons avec force : si la volonté de l’exécutif était de modifier notre Constitution face au défi terroriste, le plus beau symbole contre l’intolérance aurait été d’en faire une révision de cohésion sociale.

Monsieur le Premier ministre, cette réforme constitutionnelle porte en elle plus de risques et de menaces pour nos concitoyens que pour les terroristes eux-mêmes. Cette vérité simple et implacable aurait dû, à elle seule, neutraliser les velléités de révision constitutionnelle. Nous ne saurions vous suivre dans cette impasse qui se nourrit des passions sécuritaires et de division. C’est pourquoi les députés communistes et du Front de gauche voteront à la quasi-unanimité contre ce projet de loi.

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