Monsieur le Premier ministre, le Conseil européen de demain doit traiter de la négociation entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne. Sur ce sujet majeur, l’opacité est totale, notamment la vôtre à l’égard de la représentation nationale. En dépit de mes questions multiples à vos ministres en commission, je n’ai pu avoir aucune réponse précise sur la position de la France.
Pour avoir été à cinq reprises à Londres ce dernier semestre à la rencontre du cabinet de David Cameron, de ministres et de députés, dont une fois avec Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains, j’insiste sur le risque élevé du out, c’est-à-dire la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. La campagne pour le out au référendum a déjà fortement démarré et les sondages donnent aujourd’hui 56 % en faveur de la sortie. Celle-ci provoquerait une secousse historique d’une rare violence, tant pour le Royaume-Uni, bien sûr, que pour l’Europe et donc pour la France.
Angela Merkel a pris position en toute transparence devant le Bundestag et recherche l’indispensable compromis. Une fois de plus, François Hollande est aux abonnés absents et cultive l’ambiguïté. Il se contente d’affirmer qu’il y a des lignes rouges qui ne sauraient être franchies, sans dire lesquelles. Il faut répondre précisément aux quatre demandes de la Grande Bretagne, dont toute l’Europe discute pourtant. Tout n’est pas acceptable en l’état, mais une négociation consiste à faire des contre-propositions pour aboutir.
Alors, quelle est la position de la France sur chacune de ces quatre demandes ? Approuvez-vous le préaccord présenté par M. Tusk, le président du Conseil européen ? Vous devez enfin à la représentation nationale clarté et transparence.