Monsieur le député, je connais la passion qui est la vôtre et la manière dont vous abordez régulièrement dans les débats la question agricole.
L’agriculture n’est pas, vous avez raison, un secteur qui peut accepter de la même manière que d’autres les règles de l’économie de marché. On sait que plusieurs théories, qui ne datent pas d’hier, expliquent les effets de la variation des prix sur la production agricole et sur la consommation alimentaire, théories qui prouvent qu’il s’agit d’un secteur où il est indispensable que jouent des mécanismes supplémentaires.
Depuis quelques années, au niveau européen, on a cherché à rapprocher l’agriculture des logiques de l’économie de marché. C’est indéniable. Cela s’est fait par étapes successives : il y a eu la réforme Mac Sharry, puis d’autres, la dernière en date étant celle du bilan de santé en 2008 avec un certain nombre de décisions qui furent prises alors et sur lesquelles je ne reviens pas. Que se passe-t-il aujourd’hui ? Sur le seul sujet du lait, il apparaît qu’il y a un emballement général de toute la production laitière, qui ne cesse d’augmenter alors que l’essor de la demande mondiale est loin d’être à la hauteur de ce que les acteurs économiques avaient prétendument anticipé. Il faut donc revenir à une coopération, à une coordination au niveau européen, et cesser d’alimenter la concurrence entre pays européens ou entre entreprises européennes. Car, au bout du compte, et vous l’avez parfaitement identifié, ce sont les producteurs, en l’espèce les éleveurs, qui payent le prix de la stratégie actuelle.
Vous me demandez quelle est mon action concrète au niveau européen : hier soir, le commissaire européen a pris l’engagement d’envoyer un courrier à tous les ministres concernés pour qu’ils lui remettent leurs propositions ;…