Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique.
La sidérurgie européenne et française subit de plein fouet une crise liée au dumping chinois. Nous sortons à peine de la crise de 2008, qui a entraîné la perte de plus de 150 000 emplois directs et indirects en Europe, dont 3 500 en France. Désormais confrontée à une baisse de sa croissance, la Chine écoule en Europe 300 000 tonnes de surplus, à prix cassés. Notre sidérurgie souffre et les manifestations de lundi à Bruxelles rassemblant patrons et salariés ont montré l’ampleur des inquiétudes.
Élu d’un bassin sidérurgique, je mesure les effets que pourraient avoir les méthodes chinoises sur nos entreprises. Nous devons nous défendre. L’Europe doit se défendre. Elle doit défendre ses producteurs, ses travailleurs, ses entreprises, ses bassins d’emploi. Alors que nous mettons en place des outils forts pour lutter contre le dumping social au sein de l’Union européenne, nous devons aussi être mieux armés face aux pratiques déloyales de nos partenaires commerciaux.
À la suite des manifestations de lundi, l’Union européenne a annoncé le relèvement des droits de douane sur certains produits chinois et lancé de nouvelles enquêtes anti-dumping. Le temps de la naïveté, consistant à croire, qu’en matière commerciale, l’Europe peut se faire marcher sur les pieds, sans réagir, n’est plus – et c’est tant mieux.
Alors que la Chine souhaite se voir reconnaître le statut d’économie de marché par l’Organisation mondiale du commerce, statut qui allégerait les obligations et les contrôles auxquels elle doit se soumettre, l’Union européenne doit défendre ses intérêts.
Monsieur le ministre, quelles sont les actions que vous avez entreprises et celles que vous entendez poursuivre auprès des instances européennes et internationales afin de restaurer des règles équitables et loyales de libre-échange et exhorter la Chine à réajuster sa production ?