Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Crise des réfugiés

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le député, du fait de la déstabilisation du Moyen-Orient, l’Europe est soumise à une pression migratoire sans précédent. Face à cela, il faut tenir un langage de vérité et de clarté vis-à-vis des gouvernements européens, et vis-à-vis de nos concitoyens qui s’inquiètent légitimement. C’est dans l’intérêt même de ceux qui fuient les persécutions et qui ont droit à notre protection, car il est nécessaire de faire la différence, à chaque fois, entre ceux qui ont droit à l’asile et ceux qui sont des migrants économiques. C’est cette confusion qui peut mettre en cause le régime même du droit d’asile.

Tenir ce langage de vérité oblige à reconnaître que l’Europe n’a pas la capacité d’accueillir tous les migrants, tous les réfugiés : elle ne le peut pas. Il suffit de regarder la situation en Allemagne – j’y reviendrai –, mais aussi en Suède : ce pays avait décidé d’accueillir des réfugiés sans limites, et a été amené à rétablir le contrôle aux frontières.

L’urgence est donc de trouver une réponse à ces flux migratoires : telle est la position que défend la France depuis plusieurs mois. Le ministre de l’intérieur a eu l’occasion de s’en expliquer ici même. C’est ce message que j’ai voulu faire passer à Munich, tout en indiquant le respect que nous inspire la décision des autorités allemandes. J’ai aussi fait part, une nouvelle fois, de mon admiration pour l’effort exceptionnel accompli par le peuple allemand, par les Länder, pour l’accueil des réfugiés et des migrants.

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