Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, chers collègues, avec plus de 2,2 millions d’étudiants – un chiffre multiplié par huit en seulement cinquante ans –, notre système d’enseignement supérieur a, reconnaissons-le, réussi sa massification.
Mais si, comme les orateurs précédents, on s’attarde à observer les détails, tant en matière d’accès à certaines filières que de profils des diplômés, force est de constater que la réussite n’est pas la même en ce qui concerne sa démocratisation.
C’est tout le sens du défi à relever : faire en sorte d’accompagner, sinon chaque étudiant, du moins le plus grand nombre vers la réussite, non par souci d’un affichage statistique qui satisferait chacune et chacun d’entre nous, mais bien parce que la formation et la qualification sont des sujets qui concernent et impactent tous les pans de notre société.
En effet, même en mettant de côté les dimensions liées à la construction citoyenne ou à l’émancipation intellectuelle – que nul sur ces bancs n’imagine minorer –, on constate que, dans les pays qui connaissent un fort dynamisme économique, la tendance est à l’élévation rapide du niveau de qualification. J’ajouterai qu’elle en est une condition essentielle, notamment en ce qui concerne les questions d’innovation.
Aujourd’hui, en France, seuls 32 % des plus de vingt-cinq ans sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre une moyenne de 36 % dans les autres pays de l’OCDE. Nous sommes donc en retard. Élu de la Seine-et-Marne, département dont le taux de poursuite dans le supérieur est un des plus faibles de France, je ne méconnais pas ce sujet essentiel.
L’objectif affiché, ou plutôt repris par le Président de la République – 60 % d’une classe d’âge diplômés du supérieur – est certes un objectif à long terme, mais qui symbolise une volonté forte.
Celle-ci est d’autant plus importante que nous savons toutes et tous que, dans certaines filières, notamment en raison du contournement des logiques d’accès à des formations courtes, le taux d’échec en première année universitaire est trop important. Face à ce gâchis, certains préconisent de restreindre l’accès à l’enseignement supérieur. Ce n’est pas seulement un non-sens, c’est une faute.
Depuis 2012, beaucoup a déjà été fait,…