Intervention de Emeric Bréhier

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Débat de contrôle sur la politique nationale en matière d'enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmeric Bréhier :

…qu’il s’agisse des moyens supplémentaires pour l’emploi, du financement des établissements, des moyens dédiés à la recherche, à l’innovation pédagogique, à la vie étudiante – on l’oublie parfois, n’est-ce pas, monsieur Apparu ? –, notamment à travers la revalorisation des bourses sur critères sociaux, la hausse de plus de 5% du nombre d’étudiants boursiers et la caution locative pour favoriser l’accès au logement, ce qui peut intéresser un certain nombre de territoires, sans parler de l’instauration de quotas réservés aux bacheliers techniques et professionnels dans les instituts universitaires de technologie et les sections de technicien supérieur. Je pourrais continuer ainsi longuement.

Pourtant, chacun le sait, les difficultés bien réelles persistent. Il reste encore beaucoup à entreprendre. La démocratisation et l’accompagnement de chaque étudiante et étudiant vers la réussite reposent sur de nombreux ressorts, tels que l’orientation ou le renforcement du continuum lycée-enseignement supérieur.

Je me félicite à cet égard que le rapport de la StraNES donne une place importante à cet enjeu en s’attaquant explicitement au rôle du lycée et à son implication en matière d’accès au supérieur à travers des propositions telles que la refondation de notre système d’orientation ou l’association des enseignants du secondaire aux conseils de perfectionnement des formations supérieures et, de manière réciproque, celle des enseignants du supérieur pour expliciter auprès des lycéens les attendus et les requis de l’enseignement supérieur.

Mais si l’entrée dans l’enseignement supérieur doit jouer un rôle prépondérant dans la poursuite de l’objectif des 60 % d’une classe d’âge diplômés du supérieur, il ne faut pas éluder la question de la sortie. Je ne peux m’empêcher à ce titre d’aborder très brièvement un paradoxe français : le taux d’insertion des docteurs est plus faible que celui des diplômés de master.

À ce titre, monsieur le secrétaire d’État, la constitution d’un corps d’ambassadeurs issus du monde de l’entreprise afin de mettre en relation des doctorants et des entreprises est une initiative à saluer, qui ne peut qu’améliorer l’insertion des docteurs dans le secteur privé.

Mais qu’en est-il des conventions de branche prévues dans la loi de Mme Pécresse, puis de Mme Fioraso sur la reconnaissance du doctorat ? Et qu’en est-il de l’ouverture de l’accès des docteurs à la haute fonction publique, dont nous avions longuement débattu en juillet 2013 ?

Du chemin reste à parcourir, indéniablement. La voie empruntée est assurément la bonne. Il nous appartient désormais d’accélérer afin d’en atteindre le bout le plus rapidement possible, dans l’intérêt de chacune et chacun, pour l’émancipation de nos jeunes concitoyens et – ce n’est pas un gros mot – pour la compétitivité de notre pays.

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