Intervention de Maud Olivier

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Débat de contrôle sur la politique nationale en matière d'enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Olivier :

Madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, la démocratisation de l’enseignement supérieur a, depuis le début des années quatre-vingt, permis à notre pays d’atteindre le taux de 42 % de jeunes Français poursuivant des études supérieures. Le rapport Aschieri d’octobre 2012 montre ainsi que 43 % des 25-34 ans sont aujourd’hui diplômés du supérieur, contre 18 % des 55-64 ans.

Si nous devons poursuivre nos efforts pour atteindre l’objectif de 65 % d’une classe d’âge diplômée du supérieur en 2025, nous devons également nous interroger sur la nature de ces diplômes. En effet, il semble, d’une part, que l’enseignement supérieur se soit essentiellement démocratisé au niveau de ses premiers cycles, et, d’autre part, que les inégalités aient changé de caractère et concernent désormais la nature des études suivies. Si, en théorie, tout bac donne accès à une formation supérieure, une hiérarchisation s’opère dans les faits entre filières courtes et filières longues et entre grandes écoles et universités.

L’enjeu est aujourd’hui non seulement de poursuivre, bien sûr, la démocratisation de l’enseignement supérieur, mais aussi et surtout de démocratiser l’excellence, quelle que soit l’origine sociale des étudiants ; vous l’avez rappelé, madame la ministre. L’université du vingt et unième siècle doit être celle de la création de véritables pôles d’excellence accessibles à tous. C’est ce qui est fait sur le plateau de Saclay, avec la création du premier centre universitaire de recherche et d’enseignement supérieur d’Europe, l’Université Paris-Saclay, qui rassemble deux universités, dix grandes écoles et sept établissements de recherche.

Il est indispensable que l’université de Paris-Saclay donne l’exemple réussi du rapprochement des universités et des grandes écoles au profit d’une université pleinement intégrée rassemblant ses atouts et dessinant pour l’avenir un nouveau projet d’enseignement et de recherche à la hauteur des moyens que la nation lui a confiés. Mes questions sont donc les suivantes, madame la ministre : quelle vision de la démocratisation de l’enseignement supérieur entendez-vous promouvoir ? Sur quels constats en matière de recherche, de formation et d’enjeux sociétaux pouvons-nous nous appuyer pour élaborer des projets comme celui de l’université Paris-Saclay ? Plus précisément et plus localement, comment pouvez-vous contribuer à résorber les résistances de certaines écoles historiques à partager l’objectif d’une université intégrée ?

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