Vous soulevez la question de la démocratisation véritable de l’enseignement supérieur, madame Olivier, qui ne consiste pas en une simple massification de nos établissements mais en une vraie élévation du niveau de qualification de tous les jeunes concernés. Vous évoquez notamment les relations entre les universités, les grandes écoles et les organismes de recherche. Il est indispensable de poursuivre le mouvement de rapprochement entre ces trois entités. Pendant longtemps, notre système d’enseignement supérieur a été éclaté entre ses composantes. Il ne s’agit pas de perdre la richesse propre à chacun de ces pôles mais de faire en sorte qu’ils travaillent davantage ensemble et mettent en commun ce qu’ils ont de meilleur.
Tel a été l’objectif des COMUE créées par la loi du 22 juillet 2013. Lorsque Thierry Mandon et moi-même nous déplaçons sur le terrain, nous constatons que ces rapprochements ont d’ores et déjà lieu, ce qui va dans le bon sens. Le cas de Saclay que vous évoquez est particulièrement emblématique. Vous soulignez les difficultés et les résistances que nous avons rencontrées. Je n’ai pas l’intention de les minimiser ni de les nier car elles sont bien réelles, mais elles sont peu de chose par rapport à ce qui a été réalisé. C’est sur ce point que j’insisterai. Les établissements de Saclay ont fusionné leurs doctorats en un seul, délivré par la COMUE, ainsi que 80 % de leurs masters. Je me réjouis que de plus en plus de jeunes ingénieurs s’inscrivent à ce doctorat.
De même, on ne peut que saluer la multiplication des passerelles entre les grandes écoles et les universités à Saclay. Quant aux résistances de certaines écoles historiques, j’observe que nous avons réussi à les surmonter. Le projet IDEX a été signé par les dix-huit membres de Saclay sans exception. Ainsi, par-delà les divergences et les débats, qui sont normaux, l’ambition de l’université de Paris-Saclay, qui concentre tout de même 20 % de notre potentiel de recherche, est bien partagée par tous les acteurs. Je tenais à vous rassurer sur ce point.
Le 18/02/2016 à 10:53, laïc a dit :
Et pour le numerus clausus, c'est silence radio ? La démocratisation rêvée (qui serait plutôt en effet une massification bête et méchante) trouverait-elle sa limite devant les portes des facs de médecine ? Sans aller jusqu'à cette massification de cauchemar et absurde, un minimum de réalisme citoyen devrait permettre, de la part d'une ministre engagée contre la sélection sous toute ses formes, et donc forcément contre sa forme la plus abusive et voyante, de dénoncer ce numerus clausus. Et bizarrement c'est justement cette sélection dans sa version la plus criante et scandaleuse qui est épargnée... bonjour la cohérence et la crédibilité.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui