Intervention de Benoist Apparu

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Débat de contrôle sur la politique nationale en matière d'enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoist Apparu :

Vous avez longuement évoqué la sélection, madame la ministre. Le sujet divise la France et le mot est tabou dans notre vocabulaire politique. Il ne s’agit pas selon moi de savoir si on doit ou non sélectionner. Le système français est probablement l’un des plus sélectifs qui soient. En effet, 54 % des étudiants français sont sélectionnés à l’entrée et les autres le sont en cours ou en fin d’année lors du passage d’une année à l’autre. Il s’agit de savoir si la sélection telle qu’elle est organisée en France fonctionne bien ou pas. L’actualité du moment m’amène à évoquer la sélection entre le master 1 et le master 2. En effet, il me semble que vous devez publier très bientôt un décret fixant la liste des diplômes que vous autorisez à sélectionner les étudiants entre le M1 et le M2.

Ne faudrait-il pas profiter de cette occasion pour essayer de mieux accorder le système français et les standards internationaux ? Nous avons engagé le processus de Bologne également appelé LMD ou 3-5-8. Il faudrait organiser un système français cohérent avec le système européen comportant des niveaux de sortie clairs après trois, cinq ou huit ans d’études. Le système français demeure décalé et présente toujours des sorties après deux, trois, quatre, cinq et huit ans. Ne faut-il pas profiter de l’occasion pour clarifier les choses en plaçant la sélection à l’entrée après trois ans d’études, c’est-à-dire entre la licence et le master ?

1 commentaire :

Le 20/02/2016 à 23:13, laïc a dit :

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" En effet, il me semble que vous devez publier très bientôt un décret fixant la liste des diplômes que vous autorisez à sélectionner les étudiants entre le M1 et le M2."

En fac d'histoire, il faut 14 de moyenne au mémoire de M1 pour être autorisé à passer en M2. Cette moyenne aberrante, surtout en histoire, qui est une matière exagérément subjective, dans la mesure où les professeurs de cette matière font régner une véritable police de la pensée qui ne permet à l'étudiant d'écrire ses connaissances et ses idées que sous la terreur de l'idéologie professorale, dissuade l'étudiant de faire un mémoire libéré de toute contrainte idéologique, et donc politique. L'étudiant ne pourra avoir ce 14 de moyenne qu'en fayotant au maximum le directeur de recherche, et non pas en produisant un travail sérieux et libéré des pressions politiques du milieu professoral et universitaire. On ne peut en effet accomplir un bon travail de recherche que dans la mesure où l'on sait à l'avance que ses idées originales et novatrices ne seront pas censurées d'emblée par le maître de recherche et le climat idéologique qui règne dans les facs, véritables tombeaux de la pensée dès qu'il s'agit des sciences humaines.

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