Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, je ferai une remarque et poserai trois brèves questions. Contrairement à vous, je ne pense pas que l’université soit intrinsèquement destinée à préparer au monde de l’entreprise. Elle permet la transmission des savoirs, la formation de citoyens éclairés, l’apprentissage de l’esprit critique. C’est après, et seulement après cela, que chacun pourra trouver sa place. L’université n’est pas censée fournir une armada de travailleurs adaptés aux besoins immédiats de l’entreprise. Le monde du travail évolue tellement vite que cela serait totalement contre-productif ! L’année de césure est effectivement la bienvenue pour l’épanouissement des étudiants, une préoccupation qui nous est commune, madame la ministre.
Ma première question porte sur la précarité, que nous devons en priorité nous attacher à résorber dans l’enseignement supérieur et la recherche. J’aimerais vous entendre sur ce sujet que vous n’avez pas évoqué, tout en sachant que le combat pour réduire la précarité est général et ne se cantonne pas, malheureusement, aux seuls domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Monsieur le secrétaire d’État, vous avez parlé, comme Christophe Premat, des possibilités offertes par le numérique. J’y vois la seule façon de parvenir à accueillir tous les étudiants à l’université – notre objectif à tous. Les tirages au sort et les concours se multiplient pour l’accès à de nombreuses filières, et beaucoup de jeunes sont condamnés à changer de voie avant même d’avoir pu commencer leurs études. Monsieur le secrétaire d’État, j’aimerais connaître votre avis sur ce sujet.
Enfin, je ne sais toujours pas comment vous comptez vous attaquer au problème du délabrement des bâtiments. Vous avez évoqué une « réflexion sur le patrimoine des universités » : pourriez-vous nous en dire davantage ?