Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 17 février 2016 à 15h00
Débat de contrôle sur la politique nationale en matière d'enseignement supérieur

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Je vous remercie, monsieur le député, d’avoir posé la question de M. Serville mais je sais que le sujet vous intéresse aussi.

Vous avez tout à fait raison de parler, au-delà de la nécessité de réduire les inégalités sociales, de la nécessité de réduire les inégalités territoriales, d’autant, qu’elles se recoupent souvent évidemment. Nous y sommes attachés et nous le traduisons dans notre politique en veillant toujours à dynamiser le maillage territorial de l’enseignement supérieur. J’insiste vraiment sur ce point parce que c’est pour nous une réflexion constante. Quand nous prenons par exemple des décisions concernant la carte des formations, l’ouverture de classes préparatoires aux grandes écoles, d’ESTS ou d’IUT, nous veillons à ce que l’ensemble du territoire soit bien dynamisé en la matière.

Nous voulons aussi faire une place aux différentes universités dans le nouveau paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pendant des années, pour résumer, la politique conduite par la majorité précédente consistait à distinguer dix grands pôles universitaires sur le territoire, au risque d’ailleurs de créer des déserts universitaires ailleurs, alors que la loi de 2013 a fait clairement le choix de réorganiser l’enseignement supérieur et la recherche autour de vingt-cinq regroupements ou COMUE, qui sont partout sur le territoire et dans lesquels chaque établissement trouve sa place, pour pouvoir à la fois affronter la compétition internationale et en même temps soutenir l’équilibre du territoire.

Oui, nous sommes très sensibles à la question que vous soulevez et la création de l’université de Guyane avait précisément pour objectif de permettre aux étudiants de ce territoire d’accéder plus facilement à l’enseignement supérieur.

On répond aux inégalités de base notamment en veillant à ce que, pour l’accompagnement des étudiants par exemple, nous ayons le même niveau de qualité et d’exigence partout sur le territoire.

Ainsi, la caution locative étudiante, ce mécanisme permettant à des étudiants qui n’ont pas trouvé de logement étudiant d’accéder à un logement privé même s’ils n’ont pas de garant suffisant, grâce à la caution de l’État, cela marche du tonnerre, 7 000 étudiants en bénéficient cette année et ce sera exponentiel. Nous avons veillé à ce que cela s’applique aussi aux territoires d’outre-mer pour cette rentrée, ce qui n’était pas le cas dans la version expérimentale.

Quant à tout ce que vous évoquiez, les parcours d’excellence, le dispositif concernant les 10 % des meilleurs bacheliers etc., il faut veiller bien sûr à ce que tous les territoires en bénéficient.

L’université de Guyane sera inaugurée très officiellement le 9 mars prochain par Thierry Mandon. Ce sera une belle occasion de la valoriser.

Je vous remercie tous, c’était un débat de belle qualité. Je crois que nous pouvons dire en sortant de cette séance que nous sommes en tout cas d’accord sur la nécessité pour notre nation de consacrer les moyens nécessaires à un enseignement supérieur et à une recherche qui sont aussi l’une des clés pour l’avenir.

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