Madame la secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, ce gouvernement est pleinement engagé dans la lutte contre le tabagisme, et je m’en félicite. La mesure emblématique de cette politique est bien sûr l’instauration du paquet neutre que nous avons soutenue lors du vote de la loi de modernisation de notre système de santé.
Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, les ventes de tabac en France ont baissé de 20 % ces cinq dernières années. On est ainsi passé de 55 milliards de cigarettes vendues en France en 2010, à environ 45 milliards en 2014.
Ces chiffres sont encourageants en matière de santé publique. Mais le corollaire de cette action est bien sûr la conséquence économique pour les buralistes. Ces derniers ont d’ailleurs fait entendre à plusieurs reprises leurs inquiétudes légitimes au regard des difficultés qu’ils rencontrent.
Je tiens à redire ici que lutter contre le tabagisme ne signifie pas lutter contre les buralistes.
Ces commerçants de proximité rencontrent de plus en plus de difficultés financières, malgré une densité d’activité qui les oblige bien souvent à ne pas compter leurs heures.
De plus, le commerce illicite, les achats transfrontaliers ne font que compliquer la situation pour ces commerces de proximité.
Pourtant, le bureau de tabac demeure bien souvent le dernier lieu de socialisation dans nos petites communes. Peu de réseaux commerçants peuvent aujourd’hui revendiquer une couverture aussi dense de notre territoire national. Ils sont une véritable chance à l’heure où même les services publics ont déjà déserté certains de ces territoires.
C’est donc de l’intérêt de ces professionnels, mais aussi de l’intérêt des Français qui se sentent de plus en plus isolés dans nos villages, qu’il est question.
Notre collègue Frédéric Barbier a mené un travail remarquable sur ce sujet à travers un rapport déposé en octobre dernier. Je souhaite savoir, madame la secrétaire d’État, quelles suites le Gouvernement entend donner à ce rapport. Quelles mesures l’État compte-t-il mettre en oeuvre pour permettre notamment une diversification de l’activité des buralistes et ainsi ouvrir un nouvel horizon à cette filière ?