Madame la secrétaire d’État chargée de la biodiversité, depuis plusieurs mois, l’Île de beauté se transforme en une véritable poubelle. Les décharges sont saturées, les poubelles pleines à craquer, les détritus sur les plages, au bord des routes et en pleine nature ; la Corse croule sous les déchets qu’elle ne parvient plus à traiter. Le retard de la collecte et leur stockage provisoire créent un trouble à l’ordre public et un risque sanitaire majeur pour nos concitoyens. Madame la secrétaire d’État, il y a urgence : urgence pour l’environnement, vous devez y être particulièrement sensible, et avant tout urgence pour l’hygiène et la santé publique.
Cette crise majeure est loin d’être réglée, comme le montre le rapport de la mission du conseil général de l’environnement et du développement durable qui a été remis à votre ministère en octobre 2015. En effet, les capacités de traitement de la Corse sont inférieures à sa production de déchets : elle produit actuellement 235 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés par an pour une population d’environ 392 000 personnes – 54 % de ces déchets sont produits dans les bassins d’Ajaccio et de Bastia –, alors que la capacité d’enfouissement actuelle sur les trois sites en exploitation, ceux de Vico, Viggianello et Prunelli-di-Fiumorbo, a un potentiel annuel autorisé de 118 000 tonnes. L’enfouissement n’est plus la solution adaptée depuis de nombreuses années.
Au-delà de la réelle volonté politique menée sur le tri sélectif et le traitement mécanique, la Corse a besoin, sans attendre, d’une solution impérative et durable. Des solutions existent comme le traitement thermique ou l’incinération. Elles ont fait leur preuve dans beaucoup de régions de France. Dès lors, pourquoi ne pas mettre en place en Corse une économie circulaire en valorisant la partie de ses mâchefers récupérée qui serviraient de tout-venant, évitant ainsi de créer des carrières à ciel ouvert ?
Madame la secrétaire d’État, la Corse voudrait connaître les solutions urgentes et durables que le ministère de l’environnement souhaite aider à mettre en place, et surtout, vu l’urgence sanitaire, environnemental et économique, dans quels délais ?