Monsieur le député, vous faites allusion au marché européen de l'acier et à sa compétitivité. Vous avez raison d'évoquer les produits d'emballage de très haute qualité qui sont fabriqués notamment à Basse-Indre et à Florange et qu'on appelle le packaging : il s'agit d'aciers très fins qui servent de tôle d'emballage à de nombreux produits de grande consommation. Vous avez également raison de dire que la concurrence déloyale que nous livrent les aciéristes mondiaux s'est intensifiée et durcie.
La Commission européenne, à la demande de plusieurs gouvernements, dont le nôtre, vient d'ailleurs d'adopter plusieurs mesures de protection contre le dumping, touchant certains aciers spéciaux en provenance de Chine : cette décision, qui témoigne d'une réelle évolution de la Commission européenne, mérite d'être notée. Je peux vous dire, pour avoir mené le combat avec nos amis allemands, espagnols, italiens, belges, portugais, grecs, parfois même slovènes, slovaques, bulgares et hongrois, qu'un certain nombre de ces pays considèrent que la concurrence mondiale déloyale, dans la mondialisation, est devenue insoutenable pour les intérêts de l'industrie européenne.
C'est une des raisons pour lesquelles, au conseil de compétitivité, qui réunit l'ensemble des ministres de l'industrie des vingt-sept États membres, nous voyons progresser les thèmes de la fin de la naïveté. J'ai salué les propos de Michel Barnier, commissaire européen en charge du marché intérieur, qui s'est exprimé en ce sens, en affirmant que nous ne pouvions pas continuer à avoir une passoire dans la mondialisation. Quand toutes les grandes nations industrielles, qu'elles soient émergentes ou depuis longtemps émergées, pratiquaient le protectionnisme, l'Europe continuait de le refuser pour elle-même.
Ces thèmes progressent et un certain nombre de décisions ont été prises ou sont sur le point de l'être ; l'acier en fait partie. Dans certains secteurs, continuons le combat et cherchons des solutions avec les entreprises. Votre entreprise de Massy, qui fabrique la tôle, va bénéficier du pacte de compétitivité et du crédit d'impôt : si elle innove, si elle trouve d'autres méthodes, peut-être pourra-t-elle valoriser différemment son travail. Et dites à la Mère Poulard qu'elle fasse l'effort d'acheter français ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)