Intervention de Serge Janquin

Réunion du 10 février 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Janquin :

Monsieur l'Ambassadeur, comme vous l'avez dit vous-même, il n'est pas possible de parler de la situation intérieure en Allemagne sans évoquer le niveau européen et le niveau international. Comme notre collègue Jean-Marc Ayrault, je suis très attaché à la qualité de la relation entre la France et l'Allemagne, qui se trouvent confrontées à des difficultés nombreuses aujourd'hui, à la fois sur le plan intérieur, sur le plan européen et sur le plan international. Ces difficultés n'étaient-elles pourtant pas plus grandes encore lorsqu'est intervenu l'accord entre le général De Gaulle et Konrad Adenauer ? L'accord historique qu'ils ont passé a, pour ainsi dire, renversé la table. Leurs successeurs ont eux-mêmes eu besoin de beaucoup d'énergie pour donner corps à cette coopération.

L'on entend pourtant trop souvent aujourd'hui que les relations franco-allemandes relèvent d'un amour déçu, voire du dépit amoureux. Parfois, il me semble que l'Allemagne n'a pas pris la mesure des changements du monde. Pour des raisons historiques tout à fait compréhensibles, elle paraît en être restée à l'époque du général De Gaulle et de Konrad Adenauer. Puisse-t-elle trouver la même volonté qu'eux à affronter ces problèmes complexes. Du côté français, nous avons le sentiment qu'il n'y a pas eu assez de coopération et de prévision commune s'agissant de l'accueil des réfugiés.

Mais nous avons aussi le sentiment qu'il y a un certain manque d'engagement allemand sur la question de la sécurité interne de l'Union européenne, lorsqu'il s'agit de traiter les problèmes à la source, en luttant contre Boko-Haram ou contre le prétendu État islamique. Nous sommes trop seuls devant la charge que représente la lutte contre ces groupements, l'Allemagne ne prenant pas sa part au coût qu'elle fait peser sur l'économie française. Peut-on penser que l'Allemagne pourra dire un jour –le plus vite sera le mieux– que les choses changent et que vous voulez prendre votre part dans la sécurité en Europe et dans la lutte contre les djihadistes, que vous traquerez avec les Français ? Êtes-vous prêts à cette révision fondamentale ?

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