Intervention de Nikolaus Meyer Landrut

Réunion du 10 février 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Nikolaus Meyer Landrut, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne en France :

Peut-être. Mais j'essaie de vous expliquer de mon point de vue, et de rétablir, les faits et la manière dont les choses se sont déroulées.

Les départs de Syrie et de Turquie avaient commencé longtemps avant les déclarations de la chancelière Angela Merkel. Il est vrai que le gouvernement allemand et une grande partie de la société allemande sont très attachés au droit fondamental que constitue le droit d'asile. Dans son histoire, l'Allemagne a connu une situation où le droit d'asile était bafoué, où des gens ont péri parce que les Allemands les ont laissés partir. Le droit d'asile fait donc partie de la conscience nationale de l'Allemagne.

Ancré dans sa constitution nouvelle, il est un droit individuel, qui requiert une instruction individuelle. Cette instruction doit aller très vite, pour que ce droit ne fasse pas l'objet d'abus. Il faut s'assurer que soient protégés, à la fin de l'instruction, ceux qui ont droit à une protection ; ces procédures sont compliquées à mettre en place. Il faut aller beaucoup plus vite qu'on ne le faisait initialement. Ce n'est pas aisé et cela fait naître des interrogations. Mais le droit d'asile, en tant que tel, est un droit fondamental, tout comme le droit à la dignité humaine. Lorsque les personnes arrivent, même celles qui veulent abuser de ce droit et qu'il faudra ultérieurement renvoyer, il faut les traiter humainement et instruire leur dossier de manière individuelle.

Je reviens sur les chiffres que je vous ai donnés tout à l'heure. La décision européenne que j'évoquais prévoyait la répartition de 160 000 migrants entre les États européens. Pour le dire précisément, la France avait déclaré qu'elle en accueillerait 30 000. Or, à ce jour, seulement trois cents personnes ont été réparties en vertu de cette décision... La solidarité européenne, ce n'est pas ça.

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