Intervention de Arnaud Montebourg

Séance en hémicycle du 23 janvier 2013 à 21h30
Questions à m. le ministre du redressement productif sur la politique industrielle — Reprise des questions

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif :

Monsieur le député, la BPI, création collective, n'est pas une banque comme les autres : elle est chargée de faire une concurrence « déloyale » au système financier et bancaire, en proposant moins de gourmandise dans la rémunération et plus de patience dans l'investissement. C'est là une forme d'innovation qui permet d'imaginer que nous puissions disposer d'alternatives au financement ou au non-financement par le système bancaire – le marché, comme l'on dit – d'entreprises qui ont besoin de crédits pour vivre, croître et embellir.

Vous posez la question de savoir si nous allons nous arrêter aux 42 milliards d'euros de dotation et vous avez cité, à cet égard, l'exemple allemand. Nous avons en tête de travailler sur l'épargne ; Pierre Moscovici a du reste demandé à vos collègues Dominique Lefebvre et Karine Berger de se pencher sur cette question. L'épargne est à un niveau considérable en France, notamment l'épargne issue de l'assurance-vie. Vous le savez, nous disposons d'un encours de 1 300 milliards d'euros d'assurance-vie, encours défiscalisé, dont moins de 10 % vont dans l'économie et 4 % dans les PME.

Nous sommes tout de même en droit, je l'ai dit aux assureurs, de demander des contreparties aux efforts fiscaux consentis par la nation et de demander que les assurances prennent part au redressement industriel et productif de notre pays. Vous serez donc amenés à débattre sur l'assurance-vie et à vous pencher sur la manière de faire en sorte que l'encours soit moins stérile pour l'industrie française.

Vous posez également la question de l'articulation avec la Banque européenne d'investissement. Ce sont des éléments complémentaires. Les 7 milliards d'euros qui sont alloués à la France par la BEI sont de nature à venir renforcer tous les financements ou certains financements de la BPI. C'est ensuite un travail au cas par cas, de dentellière si je puis dire, pour raccommoder les deux processus. Nous-mêmes, nous le faisons dans un certain nombre de dossiers structurants. Nous ressentons d'ailleurs une forme de disponibilité, de bienveillance de la BEI pour soutenir les actions volontaristes du Gouvernement.

Les chantiers sont devant nous : work in progress, dit-on en anglais. Nous travaillons en marchant. Nous améliorons en progressant. C'est ce que nous allons essayer de faire ensemble. (M. Jean Lassalle applaudit.)

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