Intervention de Arnaud Montebourg

Séance en hémicycle du 23 janvier 2013 à 21h30
Questions à m. le ministre du redressement productif sur la politique industrielle — Reprise des questions

Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif :

Je préfère que les entreprises embauchent, mais lorsqu'une entreprise subit 20 % de baisse de son marché, je préfère cette solution à la fermeture de sites, aux plans de départs volontaires, ou au plan de licenciements massifs. Je préfère toujours que l'on anticipe et négocie plutôt que d'imposer et de casser.

C'est l'une des raisons pour lesquelles la direction de Renault a annoncé son désir de négocier un accord de maintien et de non-licenciement. En contrepartie de l'absence de fermeture de sites et de l'absence de licenciements, la question était de savoir si un certain nombre d'efforts pouvaient être faits par les salariés.

La direction de Renault a proposé un gel des salaires pour la seule année de 2013 et pas une baisse des salaires ainsi que vous l'avez dit, monsieur le député. En 2014, 2015 et 2016, les hausses pourront être négociées jusqu'à l'inflation et assorties d'une prime d'intéressement allant, si l'entreprise retrouve des résultats opérationnels supérieurs à 3 %, jusqu'à 250 à 300 euros par salarié. Voilà la proposition de Renault.

Deuxièmement, sur le temps de travail, la proposition de M. Ghosn et du directoire de Renault est d'amener tous les salariés, en moyenne, à trente-cinq heures. Un certain nombre de sites industriels de Renault sont en dessous de trente-cinq heures, et sont à trente-deux, parfois trente-trois heures. Il s'agit d'une demande de mise à niveau à trente-cinq heures.

Y a-t-il d'autres demandes de la direction de Renault ? Oui, lorsqu'il y a des problèmes de site, il est préconisé d'assurer une mobilité entre plusieurs usines séparées par quelques dizaines ou centaines de kilomètres, avec des indemnisations à la clé.

Enfin, dernier point, il y a l'engagement qu'en contrepartie,, il n'y aura pas de licenciement à Renault, alors que le marché baisse de 20 %. Lorsque votre production baisse de 20 %, il faut s'adapter, sinon l'entreprise va commencer à perdre des moyens et de l'argent. Je préfère que l'on trouve des solutions, même temporaires, sur deux, trois ou quatre années, plutôt que des solutions consistant à fermer des sites et à licencier les gens, après quoi l'on risque fort de ne pas retrouver les outils industriels qu'on aura perdus.

Cette stratégie me paraît plus raisonnable. Est-ce que cette négociation est loyale ? Le Gouvernement n'accepte pas le moindre chantage.

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