C’est le problème clé, que j’avais déjà évoqué ici même face à M. Cazeneuve au mois de septembre 2014.
Il faut savoir que la France bat tous les records en matière de djihad : notre pays est aujourd’hui celui qui compte le plus grand nombre de ressortissants en Syrie et en Irak – ils sont au moins 1 500.
Le vrai problème viendra, monsieur le ministre de la justice, le jour où nous gagnerons la guerre contre Daech, quand ces gens-là reviendront totalement fanatisés, surentraînés, disposant de techniques de combat non encore utilisées en Europe – je pense aux IED, les Improvised Explosive Devices, aux voitures béliers bourrées d’explosifs… Là, nous serons confrontés au vrai problème !
D’où la question que je posais en 2014 à votre collègue Cazeneuve, et que je réitère : qu’en faire ? Lorsqu’il est possible de judiciariser parce qu’on dispose de preuves, tout va bien. Mais quand ces dernières font défaut ?
Le dispositif que vous prévoyez est tout bonnement surréaliste ! Vous parlez de retour à « une vie familiale et professionnelle normale » ! Pensez-vous qu’ils iront pointer à Pôle emploi, qu’ils seront M. Tout-le-Monde ? Comment les surveillerez-vous autrement que dans des centres de rétention permettant de juger et de trier ces personnes ? J’avais déposé un amendement en ce sens, mais il est tombé sous le coup de l’article 40.