…quelle que soit l’opinion que l’on ait par ailleurs sur son président, qui est à la tête de la seule structure légale et qui tient encore, sur le terrain, sans l’appui des islamistes, qu’il s’agisse d’Al-Qaida, d’où vient M. Al-Baghdadi, d’al-Nosra ou de l’État islamique.
Messieurs les ministres, je veux rappeler ici l’effet désastreux de l’embargo sur le peuple syrien. Cet embargo détruit les entreprises ; il réduit les Syriens à la misère et les pousse soit à immigrer, soit à rejoindre l’État islamique pour 300 dollars par mois. Voilà la réalité internationale !
S’agissant de votre projet de loi, je conviens qu’il est animé de bonnes intentions. Mais je voudrais insister sur un domaine tout à fait particulier, qui nécessiterait des mesures d’urgence. Sans doute serez-vous sensible à mes arguments, monsieur le garde des sceaux – M. le Premier ministre l’y était également lorsqu’il occupait d’autres fonctions. Je veux parler du milieu carcéral.
Depuis plusieurs années, un chef islamiste qui ne jouit plus des marques de reconnaissance qu’il avait autrefois gouverne en parallèle les prisons de France, en particulier les centrales de France.
Dans le monde d’aujourd’hui, nombreux sont les prisonniers qui ne vont plus au parloir, parce qu’ils en ont assez de servir de mules pour les caïds islamistes qui dominent les prisons de France.
Dans le monde d’aujourd’hui, les portiques installés à l’entrée des prisons sont totalement inefficaces, et leurs normes d’emploi totalement irréalistes. D’autres possibilités techniques, moins coûteuses, auraient pourtant pu être installées. Il faut faire évoluer la législation, de sorte que les visiteurs soient également fouillés.
Est-il normal, monsieur le garde des sceaux, que les agents des brigades cynophiles de l’administration pénitentiaire ne soient pas armés, contrairement à leurs camarades policiers et gendarmes ?
Est-il normal, monsieur le garde des sceaux, que votre prédécesseur ait fait sciemment scier les bâtons de défense de nos gardiens de prison ?
Est-il normal, monsieur le garde des sceaux, qu’un détenu de Condé-sur-Sarthe se fasse livrer par palette un colis de près de 50 kilos, alors que la limite autorisée est de 5 kilos ?
Est-il normal, monsieur le garde des sceaux, que l’on saisisse l’ordinateur d’un détenu lourdement condamné, qui contenait une liste de compatriotes journalistes supposés être de confession juive, mais qu’on le rende à son usager après l’avoir vidé ? Les détenus n’ont le droit de disposer d’un ordinateur que dans la perspective de leur réinsertion. Une première mesure serait simplement de faire appliquer le règlement de l’administration pénitentiaire.
Est-il normal qu’un tiers des locaux de la prison de Condé-sur-Sarthe aient été saccagés, détruits par les détenus ? Est-il normal qu’un détenu ait sciemment détruit une porte et que la seule réponse du directeur soit de faire remplacer rapidement la porte, et non de punir le détenu en question ? Nous avons trop souffert du laxisme et de la paresse. Depuis des années, nous avons cédé trop de terrain dans le milieu carcéral.
Est-il normal, monsieur le garde des sceaux, que les gardiens de prison ne soient pas armés quand ils emmènent un détenu dangereux à l’hôpital, alors qu’ils le sont quand ils accompagnent le même détenu lors d’un transfèrement ou d’une audience devant un magistrat ? Sous prétexte qu’il irait à l’hôpital, ce détenu serait-il devenu tout à coup moins dangereux ?
Est-il normal que les gilets pare-balles de nos gardiens ne soient pas aux normes de ceux de notre armée de terre ?
Vous le voyez, monsieur le garde des sceaux : vous prenez vos fonctions dans un moment difficile pour la nation. J’espère que nous pourrons compter sur vous. Les agents de l’administration pénitentiaire font un travail de plus en plus difficile, de plus en plus lourd. Depuis des années, leur administration centrale est sourde.
Enfin, monsieur le garde des sceaux, on parle d’unités de déradicalisation. On dit que 800 détenus seraient fichés, mais seules 100 places sont prévues dans ces unités. Que va-t-on y faire ?
S’agissant du renseignement pénitentiaire, les spécialistes attendus ne sont toujours pas présents. Tant que la République continuera de sous-payer ces spécialistes, nous ne les recruterons pas.
Nous avons donc des carences en matière de renseignement, nous manquons de traducteurs et nous avons des problèmes de sécurité dans nos centrales. On sait que l’hôpital public et la prison représentent la société avec dix années d’avance : c’est pourquoi les députés du groupe Les Républicains ont largement de quoi être inquiets !
Je ne dis pas ici que les uns ou les autres ont fait mieux. Mais, monsieur le garde des sceaux, nous comptons sur votre courage et votre ténacité pour aller au-delà de la démagogie et des belles paroles superficielles, et changer totalement la politique de la France.