Monsieur le ministre, je veux vous alerter sur la situation de la filière des véhicules industriels en France. Des constructeurs, à commencer par Renault Trucks, jusqu'aux transporteurs routiers, les entreprises du camion rassemblent plus de 800 000 emplois, soit 3,2 % de l'emploi total français, et représentent 6 % du PIB. En tant que président du groupe d'études sur la filière des véhicules industriels à l'Assemblée nationale, je voudrais exprimer les inquiétudes d'un secteur essentiel sur le plan économique, fortement présent sur l'ensemble du territoire national, qui est indispensable au bon fonctionnement de notre économie et de notre société.
La filière des véhicules industriels est lourdement frappée par la crise économique. Elle connaît une perte d'activité et doit recourir au chômage partiel. Plus généralement, ce secteur souffre d'un déficit de compétitivité et d'un manque de reconnaissance. L'inquiétude des chefs d'entreprises et des partenaires sociaux est encore aggravée par la perspective de la libéralisation totale du cabotage en 2014 et de la mise en oeuvre de la taxe poids lourds en juillet 2013. Cette écotaxe augmentera en effet les coûts de transport de 5 % à 8 %. De plus, au-delà de la seule filière des véhicules industriels, la taxe poids lourds affectera également d'autres branches de l'industrie manufacturière, comme l'industrie agro-alimentaire, les meubles ou les jouets, qui pourtant font partie des secteurs qui résistent le mieux à la crise.
Des propositions existent pour faire face à cette situation. Une partie des recettes de la taxe poids lourds pourrait être affectée au renouvellement du parc des véhicules, avec un objectif écologique. Les opérations de maintenance et de réparation pourraient être exonérées de cette taxe. Au niveau européen, la réglementation sociale, avec notamment la question de la baisse du coût du travail en France, devrait être harmonisée.
Monsieur le ministre, le transport de marchandises en France ne doit pas fragiliser nos industries mais au contraire contribuer à leur compétitivité. Face à ces enjeux, je vous remercie de bien vouloir m'indiquer quels sont vos engagements à l'égard de la filière des véhicules industriels, et quelles mesures d'accompagnement et de soutien vous comptez mettre en place.