Ces interventions permettent de soulever de nombreux points et d’avancer ensemble. Monsieur Mamère, vous vous refusez à être naïf. Soit. Si je vous comprends bien, vous seriez très avisé là où je ferais preuve de la plus parfaite naïveté dans les mesures que je propose pour lutter contre le terrorisme. Sans vouloir polémiquer, et en respectant votre opinion, je constate tout de même que vous n’avez voté aucune loi antiterroriste. C’est d’ailleurs votre droit. Ni la loi du 13 novembre 2014, ni celle de juillet dernier sur le renseignement, ni celle que nous proposons aujourd’hui. Je me souviens de discussions infinies autour des dispositions de la loi du 13 novembre. L’interdiction de sortie du territoire, destinée à éviter que des jeunes ne s’engagent dans des opérations à caractère terroriste où ils risquaient de trouver la mort, ne se livrent aux exactions les plus abjectes qui pouvaient les conduire à commettre les crimes les plus épouvantables à leur retour, était considérée comme une mesure attentatoire aux libertés individuelles. Je me souviens de tout cela. C’est votre sensibilité, ce sont vos valeurs, vos principes. Je les conteste car face au terrorisme, cette attitude me semble d’une grande naïveté mais vous avez bien entendu le droit de porter votre opinion à notre connaissance pour que nous en discutions, tout comme je m’autorise à ne pas être d’accord avec vous. Mais, je le répète, vous n’avez voté aucune disposition antiterroriste.