S'agissant des effectifs de Daech, on estime en effet sa force combattante à quelque 25 000 ou 30 000 hommes, dont 40 % d'étrangers. Ils sont certainement plus nombreux mais les recrues locales sont essentiellement dédiées à la sécurisation de zones. Les unités combattantes de choc comptent au maximum 30 000 hommes. C'est peu, mais leur force réside dans leur stratégie, comme l'a expliqué le colonel Garnier, dans leur extrême mobilité tactique : ils sont situés au milieu du théâtre et peuvent faire basculer rapidement leur effort d'un côté à l'autre pour faire des contre-attaques locales.
Parmi les combattants étrangers, il y aurait 4 000 russophones, dont 2 000 d'Asie centrale et 2 000 du Caucase ; les Tchétchènes font partie des unités de choc. Les Libyens – de l'ordre de 700 à 1 000 combattants – formeraient la garde rapprochée d'al-Baghdadi car ce sont des tribus très fidèles à celui qu'elles considèrent comme le calife. Les Tunisiens – environ 3 000 combattants – constituent sans doute le plus fort contingent ; ils commettent beaucoup d'attentats suicides. Sur les quelque 2 000 Français impliqués, 600 seraient sur place, 250 seraient revenus, 300 seraient en transit dans les pays limitrophes ou autres, 700 auraient manifesté des velléités de départ. Ces nombres de combattants sont un peu difficiles à manier car on ne sait pas s'ils vont tous rejoindre Daech ou si certains d'entre eux vont rallier al-Nosra ou d'autres mouvements insurgés. Ils vont plus en Syrie, en profitant du chaos ambiant, qu'en Irak.