J'ai été surpris que vous fassiez allusion à la guerre d'Espagne : je n'ai rien lu qui inviterait à comparer la situation de 1936-1939 avec ce qui se passe en ce moment en Syrie. Il n'y a de mon point de vue aucun point commun. Je suis curieux de savoir où vous avez trouvé cette suggestion.
Vous avez souligné, dans votre exposé liminaire, que les revenus de Daech avaient fortement baissé, passant de 3 milliards de dollars à 1,3 milliard. Comment avez-vous pu déterminer ces chiffres ? Quelle méthodologie avez-vous appliqué ? On s'explique bien la diminution des revenus pétroliers de l'organisation, à la fois du fait de la baisse des cours sur les marchés mondiaux et du fait des bombardements, sans compter une éventuelle prise de conscience internationale sur l'achat illégal de ce pétrole, mais quid des autres revenus ?
J'entendais ce matin que, d'après le président syrien, l'application du cessez-le-feu prévu pour la fin de la semaine était quasiment impossible ; il est donc mort avant même d'entrer en vigueur. Dans cette perspective, quelle est, selon vous, la stratégie à long terme de la Russie ? En effet, je ne vois pas quel est l'intérêt pour la Russie de demander un cessez-le-feu puisque, depuis quelque temps, elle permet au gouvernement syrien de se renforcer. Quant à la Turquie, son rôle n'est pas simple à comprendre étant donné son attitude vis-à-vis des Kurdes. Enfin, l'Arabie Saoudite, de son côté, prend des positions assez fortes. Que peuvent faire la France et l'Union européenne dans ce contexte où les stratégies de ces différents pays sont soit complémentaires, soit complètement opposées ?