Intervention de Jean-Pierre Dufau

Réunion du 16 janvier 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Dufau :

Je voudrais tout d'abord féliciter le rapporteur pour la qualité et la précision de son rapport, ainsi que pour son enthousiasme. Je voterais en faveur du projet de loi. Je formulerai néanmoins quelques remarques concernant la Croatie et son adhésion à l'Europe. On voit que cette marche d'intégration des états européens est inexorable, en particulier dans les Balkans et dans les pays de l'ex-Yougoslavie. Il faut le faire parce qu'il n'y a pas le choix et il faut donc reconnaître que l'on est en train d'abandonner les idées qui avaient émergé des fameux moratoires après les adhésions passées. Mais au-delà de cette course en avant, il faudrait que l'Europe elle-même en tire toutes les conséquences, sans quoi la démarche n'a pas de sens.

Je rappellerai tout de même que la Croatie, après la chute du mur de Berlin, est le premier État à avoir demandé son indépendance et à être reconnu, ce qui a entraîné un effet domino sur les pays de l'ex-Yougoslavie. En revanche, je n'aurais pas l'outrecuidance de rappeler ses alliances pendant la Seconde guerre mondiale ; il faut dépasser tout cela.

La Croatie est aujourd'hui l'un des pays les plus avancés de l'ancienne Yougoslavie et donc sur le plan des critères européens, on comprend effectivement l'avancée de ce dossier. Je rappelle toutefois que l'Europe avait donné le feu vert à la Grèce après une vérification de l'alignement. Je pense donc qu'il faut être à la fois ouvert et extrêmement prudent, en tout état de cause pas trop naïf.

Sur le domaine économique et monétaire, je partage les remarques qui ont été faites. J'y ajouterais tout le système bancaire, car l'évolution économique de la Croatie est tournée très fortement vers le tourisme, qui se substitue pour partie à certaines économies traditionnelles comme le chantier naval, et ce n'est pas toujours n'importe quelle forme de tourisme. Il faut être extrêmement vigilant sur les mouvements de capitaux, sur le blanchiment d'argent et sur ce que va devenir cette économie qui alimente quelque fois les films de James Bond.

D'autres remarques peuvent encore être formulées, notamment sur les circulations de produits douteux dans toute la région, y compris de personnes humaines, qui méritent que l'on s'y attache tout particulièrement et que l'on soit vigilant.

Je dis donc oui à la Croatie, mais l'on aura tout de même encore des problèmes avec le Kosovo et avec la Slovénie.

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