Intervention de Alain Marsaud

Réunion du 16 janvier 2013 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Marsaud :

A mes yeux, la Syrie est le seul pays laïc de la zone, et si elle disparaît un jour nous le regretterons, nous qui sommes attachés à la laïcité.

Je bénis la Russie, car où en serions-nous sans son veto ? Le gouvernement français précédent comme l'actuel se sont positionnés très en pointe contre le système Assad. Si la Russie avait levé son veto, nous aurions été obligés d'engager la force armée, alors que la Syrie n'est pas la Libye : l'armée syrienne, grâce à son système de défense sol-air, pourrait menacer sérieusement nos Mirage et nos Rafale. N'imaginons pas un seul instant que les Etats-Unis, au-delà d'une aide en matière de renseignement, viendraient nous assister comme ils l'ont fait en Libye. Il n'est pas sûr non plus que les Britanniques nous rejoindraient, si bien que nous serions probablement seuls. Excusez-moi si je choque certains d'entre vous, mais la Russie nous tire d'affaire. Ce que nous faisons au plan diplomatique suffit bien.

Qui peut dire comment tout cela va se terminer ? Je pense pour ma part que la situation pourrait durer longtemps : il ne me paraît pas possible de faire partir Assad dans les mois, voire dans les années qui viennent. La mise en place d'un processus électoral pourrait aussi être difficile. Le gouvernement comme la coalition en face de lui sont extrêmement déterminés à ne pas s'entendre et à ne surtout pas appliquer l'accord de Genève.

Le Hezbollah est le plus inquiet de tous et visiblement sans espoir – c'est du moins ce que nous avons perçu dans son discours. Si Damas tombe, il n'aura plus d'allié sauf l'Iran, qui est plus lointain. Le Hezbollah est donc affaibli. C'est pourtant un interlocuteur bien implanté politiquement et socialement dont il faut tenir compte.

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