Nous sommes loin de l'époque où l'on évoquait la Méditerranée par le prisme du processus de Barcelone ou de l'UPM. Au moment où la Méditerranée aurait besoin de réponses globales, à tout le moins européennes, sinon euro-méditerranéennes, on assiste à une balkanisation générale, l'Europe n'ayant pas conduit jusqu'à présent une politique unie et cohérente face au terrorisme et à l'évolution des migrations. Les images que nous voyons chaque jour à la télévision, notamment celles du No Comment d'Euronews, sont épouvantables et font honte à l'Europe. Il n'est pas permis de dire que la France s'en tire bien parce qu'il n'y a pas beaucoup de monde qui veut venir chez nous : nous sommes Européens, et vous avez, monsieur le ministre, évoqué votre exigence d'obtenir des solutions qui ne peuvent être qu'européennes, mais je ne vois hélas pas très bien où sont ces solutions et sur quoi peut se fonder un avenir relativement maîtrisé par rapport à ces questions. Si votre fermeté est reconnue, il n'y a plus aujourd'hui de frontière entre la guerre internationale, celle que la France mène avec ses soldats au Proche-Orient ou au Sahel, et la guerre que nous menons sur notre propre territoire pour sa sécurité, avec non seulement des forces de gendarmerie et de police mais aussi avec des forces militaires. À quel horizon voyez-vous une lueur d'espoir, à partir des exigences que vous avez rappelées ?