Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 16 février 2016 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Je vous remercie, monsieur l'ambassadeur, d'avoir accepté notre invitation à cette audition, qui est fermée à la presse.

Les questions que mes collègues et moi-même souhaitons vous adresser concernent trois grands domaines.

Premièrement, comment la situation intérieure évolue-t-elle en Arabie saoudite ? Dans la presse, on peut lire beaucoup de commentaires sur les choix opérés par le nouveau roi, qui a quelque peu bousculé les habitudes dynastiques, et sur le rôle joué par l'un de ses plus jeunes fils, le vice-prince héritier Mohammed ben Salman. La presse spécule notamment sur les relations de ce dernier avec le prince héritier, Mohammed ben Nayef. Qu'en est-il de ces jeux internes ? Quelle appréciation portez-vous sur la solidité du régime ? D'autre part, que pouvez-vous nous dire de la situation économique, après la chute spectaculaire du prix du pétrole ? Où en sont les réformes que le vice-prince héritier a l'intention d'engager ? Quid des évolutions sociétales ?

Deuxièmement, quelle analyse faites-vous de notre relation bilatérale avec l'Arabie saoudite ? Les visites ont été nombreuses et intenses dans les deux sens, au niveau ministériel et au plus haut niveau. Un certain nombre de contrats très importants ont été signés, notamment en matière de vente d'armes, ce qui est, selon moi, une bonne nouvelle pour notre industrie de défense. Comment la France se situe-t-elle par rapport aux autres partenaires occidentaux de l'Arabie saoudite ? On sait que Riyad entretient depuis longtemps une relation privilégiée avec les États-Unis. Qu'en est-il avec le Royaume-Uni ?

Troisièmement, nous avons l'impression que la politique étrangère de l'Arabie saoudite est beaucoup plus active qu'auparavant. Au Yémen, les conséquences de l'intervention militaire saoudienne ne sont guère positives pour l'instant – c'est le moins que l'on puisse dire : graves problèmes humanitaires ; coût important pour l'Arabie saoudite elle-même. Ce dossier est une préoccupation croissante pour nous. Avec l'Iran, si la rivalité ne date pas d'hier, les relations se sont nettement détériorées. En Syrie, on s'interroge sur l'attitude saoudienne. Lors de la conférence sur la sécurité de Munich, à laquelle j'ai participé, nous avons entendu des déclarations très inquiétantes : l'Arabie saoudite et la Turquie seraient disposées à intervenir au sol, ce qui n'a pas manqué de faire réagir l'Iran.

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