Intervention de Bertrand Besancenot

Réunion du 16 février 2016 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Bertrand Besancenot, ambassadeur de France en Arabie Saoudite :

Madame la présidente, mesdames, messieurs les députés, je vous remercie de votre invitation et de votre présence à cette audition. Avec votre permission, j'exposerai dans les grandes lignes ma vision des trois domaines que vous avez évoqués, afin de laisser la place aux questions.

Je commence par la situation intérieure. À la différence de son prédécesseur Abdallah, qui avait des préoccupations plus sociales, s'agissant notamment du rôle des femmes, le roi Salman est avant tout un manager et un homme d'autorité. Il a montré sa capacité à gérer la capitale, Riyad, dont il a été le gouverneur pendant près de cinquante ans. Il a eu une approche très « capétienne » : il a transformé une ville qui comptait 300 000 habitants en une capitale qui en rassemble désormais 6 millions et y a concentré les pouvoirs non seulement politiques et administratifs, mais aussi économiques. Il y a trente ans, 80 % des sièges d'entreprises se trouvaient à Djedda ; aujourd'hui, 80 % d'entre eux sont à Riyad.

Le roi Salman a également montré sa capacité à centraliser le pouvoir dans la façon dont il a structuré son gouvernement. Le roi Abdallah et ses prédécesseurs s'arrangeaient pour maintenir un certain équilibre entre les différents clans de la famille al-Saoud. Le roi Salman a une approche différente : tous les ministres sont des techniciens, souvent d'anciens hommes d'affaires. Il n'y a donc plus de membres de la famille royale au sein du gouvernement, hormis ce que nous appelons parfois la « Sainte Trinité », formée par le roi et les deux « super-ministres » que sont le prince héritier Mohammed ben Nayef et le vice-prince héritier Mohammed ben Salman, fils du roi. Le premier est responsable du pôle « sécurité », le second du pôle « développement », qui correspondent aux deux priorités du gouvernement. Ils président chacun, avant le conseil des ministres, une réunion hebdomadaire au cours de laquelle sont évoqués les projets des ministères techniques et où ils essaient de rationaliser l'action gouvernementale.

On entend beaucoup parler d'une compétition, voire d'un conflit entre les « deux Mohammed » au plus haut niveau de l'État. De mon point de vue, la réalité est un peu différente. Le prince héritier Mohammed ben Nayef a acquis une véritable légitimité au sein de la famille régnante, car il a été un bon gestionnaire au ministère de l'intérieur, où il a fait l'essentiel de sa carrière : il est considéré comme celui qui a réussi à rétablir la situation sécuritaire dans le pays après les attentats des années 2003 et 2004, ce qui permet le développement économique actuel. En tant que « monsieur sécurité », il tient tout le dispositif de sécurité du pays : les services de renseignement et le ministère de l'intérieur proprement dit dépendent directement de lui. Rappelons que, en Arabie saoudite, nous avons affaire non pas à une monarchie absolue, mais à une monarchie familiale : le roi est un primus inter pares qui doit veiller à recueillir l'assentiment de la majeure partie de sa famille. Mohammed ben Nayef a sans nul doute réussi à le faire.

Le prince Mohammed ben Salman sait très bien qu'il n'a pas, à la différence du précédent, de légitimité personnelle au sein de la famille régnante. Mais il a d'autres atouts : il jouit de la confiance totale de son père le roi, qui lui laisse carte blanche sur quelques dossiers importants, à savoir la politique étrangère, la politique de défense et les questions économiques – ce qui fait beaucoup pour un homme âgé d'une trentaine d'années seulement. Muni de cette confiance, il essaie de se créer une légitimité propre. Il le fait en jouant un certain nombre de cartes : en tant que ministre de la défense, il est l'homme du dossier yéménite ; en matière de politique étrangère, il a pris un certain nombre d'initiatives visant à convaincre les Russes de se dissocier de l'Iran, se distinguant un peu en cela de la politique pro-américaine traditionnelle de son pays ; il coopère aussi très activement avec la France sur un certain nombre de dossiers. Bénéficiant de la confiance de son père, il est considéré comme l'étoile montante, voire comme le nouvel homme fort du régime. Cependant, il sait qu'il dispose d'un temps peut-être limité pour construire sa légitimité personnelle.

Certes, comme dans tout premier cercle, il y a une forme de compétition entre Mohammed ben Nayef et Mohammed ben Salman. Si le roi Salman décédait, le premier deviendrait automatiquement roi et se passerait probablement des services du second. Tout dépendra de la façon dont Mohammed ben Salman aura assuré sa propre légitimité à un horizon de trois à cinq ans : l'opération au Yémen pourra-t-elle être considérée comme un succès ? La réforme économique aura-t-elle réussi ? L'Arabie saoudite sera-t-elle parvenue à dissocier Russes et Iraniens sur le dossier syrien ? Tels sont probablement les critères selon lesquels le vice-prince héritier sera jugé.

Contrairement à ce qui se passe en Égypte ou en Tunisie, le régime saoudien n'a pas de problème de légitimité politique. En revanche, le pays présente deux faiblesses sérieuses : il est excessivement dépendant à l'égard du pétrole, et il n'existe pas de véritable culture du travail au sein de la population. En réalité, 80 % des Saoudiens travaillent dans l'administration. Ils bénéficient d'un niveau de vie très correct et sont assez contents de leur sort. L'État providence est très développé. On oublie souvent que l'Arabie saoudite n'est riche que depuis quarante ans, c'est-à-dire depuis le premier choc pétrolier de 1973. Alors que son père était illettré et vivait dans le désert, le Saoudien moyen de quarante ou cinquante ans habite une maison de 400 mètres carrés, possède deux voitures, emploie deux domestiques et a des enfants qui vont à l'université. C'est l'une des principales explications au fait qu'il n'y a pas eu de printemps arabe dans le pays.

Néanmoins, le gouvernement a dû tenir compte de la nouvelle donne économique. Les hydrocarbures représentant 45 % du PIB et, surtout, 90 % des recettes de l'État, la baisse des cours du brut a eu un impact considérable sur la gestion des finances et de l'économie : en 2015, le déficit budgétaire a atteint près de 100 milliards d'euros, qui ont été ponctionnés sur les importantes réserves financières du pays – celles-ci sont donc passées, grosso modo, de 735 à 635 milliards. La baisse du prix du pétrole a accéléré les réformes qui étaient déjà à l'étude dans les ministères. Le prince Mohammed ben Salman a pris une première série de mesures pour limiter la casse, notamment en revenant partiellement sur les subventions sur le prix de l'essence, de l'eau et de l'électricité. En outre, il envisage des privatisations, notamment de certains actifs de la Saudi Arabian Oil Company (ARAMCO).

Il y a, dans l'esprit de la nouvelle équipe, en particulier de Mohammed ben Salman, une volonté de normaliser la gestion du pays, c'est-à-dire de sortir du schéma habituel, de mettre fin aux nombreux gaspillages occasionnés par les subventions et de réduire la dépendance à l'égard du pétrole en accélérant le processus de diversification de l'économie, afin de donner des emplois aux jeunes. Il pense naturellement à l'exploitation des importantes réserves de minerai qui existent dans le nord du pays et au développement du tourisme. À cet égard, avec 1 800 kilomètres de côtes sur la mer Rouge, l'Arabie saoudite ne manque pas de sites susceptibles de devenir autant de Charm-el-Cheikh. Cependant, compte tenu des contraintes en vigueur – ségrégation entre les hommes et les femmes, interdiction de l'alcool –, il apparaît a priori plus difficile d'y attirer des touristes qu'à Charm-el-Cheikh. Mohammed ben Salman est très conscient de la situation : il a bien compris que, dans ce pays soumis à une rigueur extrême, les distractions sont l'une des premières revendications de la population, dont les deux tiers ont moins de trente ans. Ses équipes travaillent actuellement sur un certain nombre de mesures. À ma connaissance, l'une d'entre elles est de créer des zones franches sur les îles de la mer Rouge afin d'y développer le tourisme sportif.

S'agissant du pétrole, l'approche des Saoudiens est assez claire. Dans les années 1990, lorsque le prix du brut avait baissé, les Américains leur avaient demandé de couper leur production pour permettre une remontée des cours. C'est ce qu'ils avaient fait, mais les cours n'étaient pas remontés et ils avaient perdu des parts de marché. Ils ont retenu la leçon : cette fois-ci, lorsque les Américains leur ont à nouveau demandé de baisser leur production, ils ont répondu qu'ils le feraient de façon proportionnelle et équitable si tous les grands producteurs se mettaient d'accord pour faire de même, y compris ceux qui ne font pas partie de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), notamment les États-Unis et la Russie. Ils font valoir qu'il est totalement antiéconomique de demander à ceux qui extraient le pétrole à 5 dollars le baril de réduire leur production tout en laissant faire ceux dont le coût d'extraction est de 60 dollars le baril, tels les petits producteurs de pétrole de schiste aux États-Unis.

Donc, a priori, à moins d'un accord avec les autres grands producteurs de l'OPEP et hors OPEP sur une réduction proportionnelle de la production, l'intention des Saoudiens est de poursuivre leur politique actuelle, à savoir défendre leurs parts de marché – ils les ont effectivement accrues en Asie – afin d'être en bonne position le jour où les cours du brut remonteront. Selon leurs prévisions, ceux-ci devraient revenir à environ 55 dollars le baril en 2017 et continuer à augmenter par la suite. Leur calcul est assez simple : pour le moment, ils sont obligés de faire attention, mais ils ont l'habitude des sinusoïdes et ont déjà connu des périodes analogues, notamment dans les années 1990 ; ils espèrent qu'ils seront capables de passer l'étape en cours, l'état de leurs finances leur permettant de tenir cinq à six ans, ce qui n'est pas le cas pour d'autres pays, notamment l'Iran et la Russie.

La France a en effet aujourd'hui une relation de confiance avec l'Arabie saoudite, qui repose sur une certaine convergence de vues sur les dossiers régionaux, qu'il s'agisse des questions de non-prolifération, notamment à l'égard de l'Iran, ou de l'analyse de la situation en Syrie.

Très déçues par l'attitude de l'administration Obama, les autorités saoudiennes cherchent à diversifier leurs partenariats. Il faut rappeler que l'Arabie saoudite a passé plus de soixante ans sous un statut de quasi-protectorat des États-Unis. Or les choses ont beaucoup évolué depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003, qui a totalement bouleversé les équilibres régionaux au profit de l'Iran et a porté un coup dur à la position traditionnelle de l'Arabie saoudite comme leader des sunnites dans la région. Au moment des printemps arabes, le président Obama a fait partie de ceux qui ont plutôt accéléré le départ du président Moubarak, ce qui a été mal perçu à Riyad. Au début des événements en Syrie, les Saoudiens, qui s'attendaient à une intervention directe des États-Unis, ont très mal pris que le président Obama se défile. En outre, ils ont constaté que les Américains avaient soutenu pendant longtemps deux de leurs adversaires, les Frères musulmans en Égypte et le premier ministre al-Maliki en Irak. Et, cerise sur le gâteau, le président Obama a beaucoup poussé pour obtenir la signature de l'accord nucléaire avec l'Iran, avec l'idée de parvenir un jour un rééquilibrage des relations dans la région. Dès lors, on entend souvent la phrase suivante à Riyad : « Avec de tels amis, qui a besoin d'ennemis ? » La déception des Saoudiens est d'autant plus grande qu'ils étaient habitués à bénéficier de la protection de l'unique superpuissance. Désormais, même si les États-Unis restent un protecteur et un allié stratégique, ils ont le sentiment qu'ils ne peuvent plus du tout compter, comme par le passé, sur une sorte d'engagement automatique de leur part.

La diversification des partenariats se fait à différents niveaux. Les Saoudiens cherchent à renforcer le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCEAG). De ce point de vue, on peut considérer que, d'une certaine façon, le Qatar est rentré dans le rang. D'autre part, ils soutiennent le régime du président al-Sissi, l'Égypte offrant la profondeur stratégique – densité humaine et puissance militaire – dont la péninsule arabique a besoin pour faire contrepoids à l'Iran. L'objectif de Riyad est donc à la fois de réorganiser le CCEAG et de l'adosser à l'Égypte. À cela s'ajoute la création de la coalition islamique – en réalité, sunnite – contre le terrorisme, qui vise non seulement Daech, mais aussi, implicitement, l'Iran, qui en est exclu. Enfin, Riyad a développé un partenariat privilégié avec quelques pays, dont la France.

À cet égard, je suis surpris par certains commentaires selon lesquels les Saoudiens promettraient beaucoup, mais « délivreraient » peu dans le cadre de la relation bilatérale. On peut répondre à cela que le montant cumulé des contrats signés entre la France et l'Arabie saoudite depuis quatre ans s'établit à un peu plus de 25 milliards d'euros, dont 7 milliards pour les contrats militaires et 18 milliards pour les contrats civils.

La politique étrangère saoudienne est, c'est vrai, plus active. Elle était traditionnellement discrète : Riyad s'abritait derrière les États-Unis et pratiquait la politique du chéquier. Aujourd'hui, les Saoudiens estiment que l'administration Obama ne les soutient pas autant qu'elle le devrait, alors que les Iraniens ont, de leur point de vue, le soutien de leur ami russe. Certes, ils espèrent toujours un partenariat fort avec Washington et un prochain président américain correspondant mieux au schéma traditionnel, mais ils savent que rien n'est garanti, car ils ont eu des surprises : ils ont souffert du temps de George W. Bush et ont été très déçus par Barack Obama, dont ils attendaient beaucoup. Chat échaudé craint l'eau froide. Et si c'est Donald Trump qui est élu, ils ont certaines raisons de s'inquiéter.

Jusqu'à récemment, le Yémen n'avait jamais été une priorité pour les Saoudiens. Selon eux, le pays comptait certes une population importante, mais il ne faisait pas vraiment partie du système des pays du Golfe. Il avait notamment pris des positions différentes de celles de ses voisins lors de la crise irakienne. Néanmoins, les Saoudiens ont toujours soutenu l'autorité en place : pendant des années, ils ont fait le nécessaire pour que le président Ali Abdallah Saleh garde la tête hors de l'eau. Cependant, de leur point de vue, le jongleur a perdu la main lors du printemps arabe au Yémen. Ils espéraient que l'on trouverait un nouveau jongleur en la personne du président Hadi, mais celui-ci n'a pas montré une autorité très forte. En mars 2015, ils se sont sentis obligés d'intervenir pour ne pas perdre la face, d'une part, parce que les houthistes avaient violé à plusieurs reprises les différents accords signés sous l'égide de l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, à l'époque M. Benomar, et, d'autre part, parce que l'opinion saoudienne s'étonnait que le nouveau roi, censé être un homme d'autorité, puisse laisser une partie de la péninsule arabique passer sous influence iranienne.

Formés par les Américains, les Saoudiens étaient persuadés que leur aviation ferait des miracles et qu'ils n'auraient pas à engager de moyens supplémentaires. Toutefois, la situation ne s'est pas présentée sous ce jour-là. Certes, ils ont progressé sur le terrain du point de vue militaire : ils sont à la veille de prendre Ta'izz, et Sanaa est encerclée. Cependant, ils savent très bien qu'ils n'ont pas intérêt à intervenir au sol, car le Yémen risquerait alors de devenir un deuxième Afghanistan. Sous la pression des Occidentaux notamment, ils ont accepté de participer aux négociations menées à Bienne, en Suisse, qui n'ont malheureusement pas donné grand-chose à ce stade. Actuellement, ils maintiennent la pression militaire, mais ils se rendent bien compte que la dégradation de la situation humanitaire suscite des réactions au sein des opinions publiques, qui exercent une certaine pression sur eux. D'autre part, ils savent que la véritable capacité militaire de la rébellion est davantage dans les mains de l'ancien président Ali Abdallah Saleh que dans celles des houthistes. Leur politique consiste à voir si une solution politique se profile, tout en traitant en coulisses avec Ali Abdallah Saleh pour voir à quelles conditions il serait prêt à quitter le pays. Ils partent du principe que, dans une société tribale telle que celle du Yémen, tout le monde se ralliera à la nouvelle autorité une fois que le chef aura disparu. On ignore quelle peut être l'échéance de ces tractations.

L'Iran est naturellement le premier sujet de préoccupation des Saoudiens. D'après leur analyse, depuis l'invasion de l'Irak, les autorités de Téhéran sont persuadées qu'elles ont réussi à acquérir une nouvelle influence au Moyen-Orient et ont l'intention de poursuivre dans cette voie afin d'établir – c'est l'expression même des Saoudiens – leur hégémonie sur la région. C'est évidemment inacceptable pour Riyad, qui cherche à faire refluer l'influence iranienne. C'est essentiellement à travers ce prisme qu'ils perçoivent le dossier syrien. Les Saoudiens sont conscients de leurs propres faiblesses, mais ils connaissent aussi celles des Iraniens : ils sont convaincus que, avec le temps, Téhéran n'aura pas d'autre choix que le compromis. Or le temps n'a pas la même valeur au Moyen-Orient et en Occident…

Les Saoudiens pensent aussi que, à un certain stade, on pourra dissocier les Russes des Iraniens sur le dossier syrien, car Moscou intervient certes pour défendre ses intérêts dans la région, mais aussi pour des raisons extérieures : compétition avec les États-Unis et volonté de se venger de l'humiliation subie en 1991, notamment. D'où la visite du prince Mohammed ben Salman à Moscou, où il a dit aux Russes que, s'ils étaient coopératifs sur le dossier syrien et disposés à faire refluer l'influence iranienne, les Saoudiens seraient prêts à investir dans l'économie russe, à acquérir de l'armement russe et à coopérer dans les domaines pétrolier et nucléaire. À ce stade, même si quelques lettres d'intention ont été signées, ce sont surtout des promesses, et les Saoudiens reconnaissant eux-mêmes que leur tentative n'a pas eu beaucoup de succès. Mais ils restent persuadés qu'ils pourront, à terme, éventuellement avec d'autres, mettre un pied dans la porte entre les Russes et les Iraniens. Tel est actuellement leur objectif numéro un.

Quant à l'éventualité d'une intervention au sol en Syrie, les choses sont en réalité un peu plus complexes qu'on ne l'a dit. D'une part, il y a un aspect politique ou déclaratoire : les Saoudiens veulent faire comprendre qu'ils sont présents. Ils sont d'ailleurs en train d'organiser, avec les pays de la coalition islamique, un exercice militaire de grande envergure à proximité immédiate de la frontière irakienne, pour bien montrer qu'ils disposent de moyens militaires, qu'ils sont capables de mobiliser des effectifs importants – on parle de 150 000 personnes – et qu'ils seraient en mesure d'intervenir. D'autre part, leur objectif est de faire en sorte que, si Daech continue à reculer, le terrain abandonné ne soit pas occupé par les forces de Bachar al-Assad. À cette fin, ils souhaiteraient qu'il y ait une présence militaire arabe ou africaine sur le terrain. Mais ils savent qu'ils ont besoin d'une protection occidentale, au minimum symbolique, pour éviter que les Russes ne bombardent une telle force. Ils mènent actuellement des discussions sur ce point, notamment avec les Américains.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion