Dans le cadre du contrat DONAS – donation Arabie Saoudite –, les Saoudiens ont en effet affecté 3 milliards de dollars à l'armée libanaise pour acquérir des équipements français. Ils ont ainsi consenti, à la demande du président libanais de l'époque, Michel Sleiman, un effort visant à renforcer la principale institution libanaise restée véritablement nationale. Dès l'origine, ils ont été très clairs sur l'objectif de ce don : renforcer l'armée par rapport au Hezbollah dans une perspective de rééquilibrage des pouvoirs à long terme. Ils ont donc demandé des garanties pour que le matériel qu'ils financent ne tombe pas dans de mauvaises mains.
Après la signature de l'accord, les Saoudiens se sont posé un certain nombre de questions sur le destinataire final. Nous avons répondu à ces interrogations en signant récemment un accord qui rééchelonne les livraisons, de façon à ce que les premières concernent le matériel non létal et les dernières le matériel létal. Ainsi, lorsqu'on en arrivera aux livraisons de matériel létal, dans cinq ou six ans, les Saoudiens pourront avoir une vision plus claire de la situation au Liban – qui est liée, selon eux, à celle qui prévaut en Syrie – et, le cas échéant, prendre des décisions.
Au cours des dernières semaines, un certain nombre d'événements ont amené les Saoudiens à se poser de nouveau des questions : le fait que le Liban ait été le seul pays de la Ligue arabe à refuser de signer la déclaration conjointe condamnant le saccage de l'ambassade saoudienne à Téhéran ; la remise en cause de l'accord apparemment unanime sur le ticket formé par Sleiman Frangié pour l'élection à la présidence et Saad Hariri pour le poste de premier ministre.