Deach n'existait pas avant les années 2003-2004. L'idée que les Saoudiens puissent financer Daech alors même qu'ils le bombardent paraît aberrante. Les Saoudiens ont renforcé leurs contrôles sur les financements à l'étranger. Ils sont désormais très stricts. Néanmoins, on ne peut pas totalement exclure que quelques personnalités envoient des valises de billets dans le désert.
L'Arabie saoudite n'est pas très impliquée dans le dossier afghan. À une autre époque, elle avait été l'un des rares États, avec les Émirats arabes unis, à reconnaître le régime taliban. Puis, il y a cinq ou six ans, on avait demandé aux Saoudiens de tenter une médiation. Mais, échaudé par son expérience avec le Hamas et l'Autorité palestinienne, le roi Abdallah avait été très prudent : il avait laissé le prince Muqrin, chef des services de renseignement, tâter le terrain. Riyad ayant posé un certain nombre de conditions, notamment la condamnation de tout contact avec Al-Qaïda, l'initiative était restée sans suite. Aujourd'hui, à ma connaissance, il n'y a pas de nouvelle demande de médiation saoudienne. Pour le reste, les Saoudiens ont un partenariat avec les Pakistanais, et cela ne les dérangera pas si ces derniers essaient de « revenir » en Afghanistan.
L'aviation saoudienne peut être considérée comme relativement efficace, mais tel n'est pas le cas de l'armée de terre.