Sur la situation de l'Union européenne, les yeux doivent se dessiller : le moteur franco-allemand peut bien être présenté comme le deux ex machina, la réalité révélée par les exigences britanniques est que la machine est en train d'imploser. Comment savoir, à l'analyse des décisions du Conseil européen, si l'on penche vers plus d'intégration ou plus de subsidiarité ? Il est illusoire de croire en une Europe-puissance, le projet européen doit être refondé et le travail qui s'annonce est gigantesque. D'autre part, l'Europe continuera d'exister bien après la mort de l'accord de Schengen. En Syrie, la France est hors-jeu ; nous devons rétablir des relations diplomatiques avec Damas – ce qui ne veut pas dire que nous approuvons la politique de Bachar al-Assad. S'agissant enfin de la Libye, vous avez jugé nécessaire un engagement collectif en faveur de la sécurité du nouveau gouvernement à Tripoli ; je m'interroge sur ce qu'il faut en déduire.