Monsieur le ministre, je me réjouis de votre position sur les réfugiés. Le droit d'asile est en effet intangible. Il s'agit de respecter le droit européen, mais c'est aussi une question d'humanité puisque ceux dont nous parlons fuient la guerre et la mort. De la réunion que nous avons tenue avec nos collègues du Bundestag et du discours de la Chancelière à l'issue de cette réunion, il ressort que la priorité doit aller à l'accueil des réfugiés dans les pays limitrophes de la Syrie, qui les reçoivent en quantité considérable. Or, les programmes alimentaires venant à épuisement et le Haut-Commissariat pour les réfugiés ne disposant plus de ressources lui permettant de construire des hébergements, ces personnes vivent dans des conditions inacceptables qui les poussent à partir. Il y a six mois, le Liban comptait 1,5 millions de réfugiés, dont 80 % sont sunnites, ce qui remet en cause un équilibre fragile. La dégradation des conditions d'accueil a pour conséquence l'accroissement du flux de migrants vers l'Europe. Quand ils décident de partir, il faut éviter qu'ils ne prennent des risques en mer et pour cela ouvrir les ambassades des pays européens pour leur permettre de faire des demandes d'asile dans les pays limitrophes de la Syrie, puis sécuriser des routes en Europe. Nous souhaitons tous qu'il y ait moins de réfugiés, mais il y a deux méthodes pour y parvenir. La première consiste à ériger des murs, des barrières ou des grilles ; la seconde est de discuter avec les gouvernements des pays limitrophes, la Turquie en particulier. Quelle sera la nature de l'accord qui se discute entre l'Allemagne et la Turquie, et quelle part la France peut-elle y prendre ?