Je n’apporterai bien sûr aucune note discordante à ce débat, qui est à la fois serein, bienveillant et optimiste. Je voudrais simplement, comme je l’ai fait tout à l’heure, élargir le cadre de ma pensée en considérant la montagne d’argent aujourd’hui concentrée autour de la presse, sans perdre de vue l’esprit qui anime notre grande démocratie, l’une des plus grandes du monde.
L’élu au suffrage universel choisit et conduit son projet : le chroniqueur, ou le journaliste, qui a fait des années d’études, informent en toute indépendance le peuple, afin que celui-ci puisse se forger sa propre opinion. Mais, bien que l’élu du peuple et le journaliste soient animés par la même profonde honnêteté, ces montagnes d’argent, qui sont venues s’immiscer dans ce modèle nous obligent à adopter aujourd’hui des attitudes totalement différentes.
Il faut profiter de ce moment pour dire qu’il n’est pas étonnant que, depuis une trentaine d’années, nous vivions en pleine pensée unique, lorsqu’on voit M. Bolloré et consorts acquérir tous les grands titres de presse et lorsqu’on sait les montagnes d’argent qu’il faut réunir pour mener une campagne électorale.
Je retire du débat de ce soir que le Gouvernement a la volonté d’ouvrir cette réflexion, et qu’il faudra aller bien loin pour que les Français retrouvent confiance en nous, et pour que la moitié d’entre eux retrouvent, comme ils ne le font malheureusement que trop peu souvent, le chemin des urnes. Il s’agit d’une simple réflexion.