Intervention de Nicole Ameline

Séance en hémicycle du 9 mars 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation en libye

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Ameline :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.

Je veux revenir sur l’urgence libyenne, sur une situation qui n’est plus seulement une menace mais un danger imminent, déclaré, réel pour notre sécurité collective. La Libye est devenue la base arrière du djihadisme, ce qui vise directement notre sécurité comme cela affecte la transition, déjà fragile, des pays de la région. Les récents attentats qui viennent de frapper la Tunisie, à l’égard de laquelle nous sommes évidemment tout à fait solidaires, ainsi que l’instabilité des autres pays de la région, qu’il ne faut pas oublier, rappellent s’il en était besoin que la croissance de Daech constitue un danger nouveau absolument déterminant aux portes de l’Europe.

On aurait pu imaginer que la présence de Daech réveillerait positivement le nationalisme libyen et éteindrait les rivalités locales. Ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, le Gouvernement d’unité nationale reste une fiction légale alors que sa validation institutionnelle est nécessaire à la légitimité et à l’efficacité de toute action internationale politique, économique, voire militaire.

Je vous demande, monsieur le Premier ministre, quelles sont les initiatives politiques immédiates que compte prendre la France aux côtés de la communauté internationale et de la mission Kobler pour consolider le processus politique et institutionnel qui s’impose comme une véritable urgence. L’Union européenne, face au conflit syrien et à la crise migratoire, n’a fait preuve ni d’autorité, ni d’organisation, ni d’anticipation, ni de coordination. Peut-on espérer, aux lendemains du sommet de Venise, que nous allons corriger cette trajectoire dans l’intérêt même de la France et des autres États européens ? Pouvons-nous aussi imaginer que les États européens, je pense entre autres à l’Italie et à ceux du sud de l’Europe, puissent former une task force susceptible de prendre utilement le leadership sur cette partie de la Méditerranée où l’on voit naître malheureusement les prémices d’un nouveau conflit.

1 commentaire :

Le 10/03/2016 à 22:45, chb17 a dit :

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"On aurait pu imaginer que la présence de Daech réveillerait positivement le nationalisme libyen et éteindrait les rivalités locales"

Ce nationalisme a été pourtant éradiqué au moment où son objet a été détruit par nos bombes en 2011 : feu la Libye souveraine et prospère. Encore plus qu'en son temps le CNT, soi-disant légitime mais appuyé par nos alliées d'alors les milices djihadistes, un gouvernement pour toute la Libye est chimérique. Une nouvelle intervention ravirait sûrement certains financiers, impérialistes et marchands de canons, mais ne fera pas valider une démocratie de Bengazi à Tripoli.

Mais à quoi tend alors la question de la Députée ?

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