Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du 9 mars 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation financière de la sncf

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Monsieur le Premier ministre, la SNCF va déprécier ses actifs d’un montant considérable : 12 milliards d’euros. Ce n’est pas la première fois de son histoire qu’elle procède à une dépréciation, mais celle-ci n’avait jamais atteint ce niveau.

Je ne m’en prendrai pas aux dirigeants de la société nationale, cela serait trop facile. On passe en effet notre temps à charger une barque qui finira bientôt par couler. Je m’en prendrai plutôt au pseudo-État stratège, qui brille depuis tant d’années par ses fautes lourdes, trop lourdes en matière de transports. La liste est longue.

D’abord, l’État n’offre aucune vision sur les financements nécessaires à l’équilibre de dizaines de projets pharaoniques qu’il a annoncés. Parce qu’il n’a pas l’idée du début du début d’un quelconque financement, il continue à faire porter le fardeau aux acteurs ferroviaires : l’équilibre de la liaison Tours-Bordeaux ou l’entrée dans le capital du Charles-de-Gaulle-Express n’en sont que des exemples parmi tant d’autres. L’État continue à faire croire au passage, heureusement, à de moins en moins d’élus naïfs que tous ces projets démarreront.

Par ailleurs, aucun moyen engagé n’est à la hauteur de l’entretien urgent du réseau. Alors que 2 à 3 milliards d’euros de plus par an seraient nécessaires pour éviter que le réseau secondaire ne se dégrade, on l’abandonne méthodiquement.

En outre, les autocars dits Macron et la SNCF commencent à se livrer une concurrence catastrophique, qui contraint notre opérateur à casser ses prix. C’est une des raisons de la dépréciation de ses actifs.

Enfin, le transport de marchandises – le fret ferroviaire – est quasiment abandonné. Monsieur le Premier ministre, alors que le Haut Comité du système de transport ferroviaire, qui doit examiner les contrats d’objectifs des trois établissements publics à caractère industriel et commercial – EPIC – est sans cesse repoussé, que la dette ferroviaire est évaluée à 70 milliards d’euros à l’horizon 2020, que la Cour des comptes évalue à 50 milliards d’euros les besoins de financement pour le seul projet du Grand Paris, quelle est votre vision pour éviter une catastrophe, qui est à présent clairement annoncée ?

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