Intervention de Denis Baupin

Réunion du 1er mars 2016 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Le groupe écologiste s'associe à la question de M. Stéphane Demilly. Je la compléterais ainsi : que se passerait-il si un avion s'écrasait sur la piscine d'un réacteur ?

L'évaluation du coût de CIGEO par l'ANDRA, à 34 milliards d'euros, vous apparaît trop optimiste ; selon vous, il faut la majorer de 2 milliards supplémentaires, ce qui porte le total à 36 milliards. Selon l'ASN, à combien faudrait-il le fixer ? Vous avez dit vous réjouir de voir la ministre arrêter le coût à 25 milliards car cette décision permettait d'avancer ; mais si vous estimez que le coût s'élève à 40 milliards, la marge est significative. Qui paiera la différence, si l'estimation retenue s'avère erronée ? La doctrine actuellement en vigueur fait peser le coût de CIGEO sur le consommateur d'électricité d'aujourd'hui.

L'IRSN estime, si phase pilote il y avait, comme le préconise aujourd'hui l'ANDRA, elle devrait durer une trentaine d'années. Est-ce également votre avis ?

Vous avez évoqué le fait que CIGEO devait être capable de s'adapter à l'évolution des politiques qui pourraient être menées à l'avenir, notamment à l'arrêt du retraitement. Le cas échéant, qu'estimez-vous possible de faire du plutonium ? Pourrait-on stocker dans CIGEO les centaines de tonnes qui se trouvent aujourd'hui à la Hague ? Comment le plutonium devrait-il être conditionné ?

Vous avez souligné que la situation en matière de nucléaire était préoccupante. La ministre de l'environnement a déclaré, que dans certaines conditions, elle pourrait donner son accord à la prolongation des réacteurs au-delà de quarante ans, après avis favorable de l'ASN. Quelle est aujourd'hui la doctrine de l'ASN s'agissant de la durée de vie des centrales ?

Le land du Bade-Wurtemberg a produit un rapport indiquant, que si la centrale de Fessenheim était située en Allemagne, elle n'aurait pas eu l'autorisation de fonctionner, notamment à cause des risques sismiques. Je vous ai adressé ce rapport et vous ai questionné par écrit ; quel est l'avis de l'ASN ? Le risque sismique initial ayant probablement été sous-évalué, ce sont les marges de précaution qui ont été consommées par la nouvelle évaluation. Si l'on présentait aujourd'hui le dossier de Fessenheim, l'ASN pourrait-elle autoriser le démarrage de la centrale ?

Les anomalies de fabrication de la cuve de l'EPR vous amènent à entreprendre une évaluation rétrospective approfondie d'une série de productions dans les usines d'Areva ; pouvez-vous en dire plus sur les craintes qui vous ont amené à prendre cette décision ? À ma connaissance, c'est la première fois qu'on décide de revoir l'ensemble des productions passées par ces usines ; vous craignez donc visiblement que ces productions ne soient pas conformes à la doctrine de sûreté. Que risque-t-on de découvrir au travers de cette inspection ?

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