Ces derniers jours, la ministre Ségolène Royal a évoqué la possibilité de prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires, qui passerait ainsi de quarante à cinquante ans, sous réserve de l'avis de l'ASN. Ce choix est présenté comme compatible avec l'objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d'énergie qui, selon la Cour des comptes, se traduirait par la fermeture de l'équivalent de dix à vingt réacteurs, dans la mesure où une partie du parc arrive à quarante ans d'exploitation avant la fin de la décennie. Dans ce contexte, EDF a déjà préparé un scénario comptable, avec une durée d'amortissement de cinquante ans pour son parc de réacteurs de 900 mégawatts, qui lui permettrait d'améliorer sensiblement son bilan financier.
Pourtant, vos récentes déclarations à la Société française d'énergie nucléaire montrent vos préoccupations en matière de sûreté et de radioprotection. Pouvez-vous nous assurer que cette décision, si elle n'est pas incompatible avec l'objectif de réduction de la production d'énergie nucléaire en France, n'est pas contradictoire avec les impératifs de sécurité qu'elle imposerait ? Les gains espérés par EDF tiennent-ils compte des investissements préalables nécessaires ? EDF a annoncé vouloir investir 55 milliards d'euros dans les prochaines années ; mais ne faut-il pas augmenter les investissements en matière de sécurité ?