Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 7 mars 2016 à 14h45
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur :

Tout d'abord, les attentats de 2015 ont conduit la police et la gendarmerie à réagir immédiatement pour adapter le contenu et les modalités de formation dans le domaine des techniques et de la sécurité en intervention, tant pour la formation initiale que pour la formation continue. Un arrêté interministériel a été pris le 27 juillet 2015, relatif à la formation continue aux techniques et à la sécurité en intervention des personnels actifs de la police nationale et des adjoints de sécurité. Il renforce le caractère obligatoire de cette formation, qui recouvre le tir, l'emploi des armes, les pratiques professionnelles en intervention, les techniques d'intervention, les techniques de défense et d'interpellation, les premiers secours en intervention. Il consolide les principes d'un temps minimum annuel de douze heures d'entraînement et de complémentarité des formations au tir et aux pratiques professionnelles en intervention. Dans le cadre de ces séances de formation continue, les formateurs bénéficient de nouveaux supports pédagogiques et de dispositifs de formation renforcée. Le programme de formation aux techniques et à la sécurité en intervention de la scolarité des gardiens de la paix a été renforcé dans la formation au tir, aux premiers secours en intervention. Et afin de travailler avec le discernement en action, des exercices sur le facteur de prise de décision en situation complexe ont été conçus à partir de cas réels rencontrés sur le terrain.

J'ai défini de nouvelles doctrines d'intervention des PSIG et des BAC dans le cadre du plan du 29 octobre dernier, que j'ai présenté rapidement dans mon exposé, et de nouvelles armes seront utilisées. J'ai souhaité que les stages de formation à l'utilisation de ces dernières, qui permettent aux policiers des BAC, qui sont parfois primo-intervenants, de faire face à des tueries de masse, soient prévus en amont de la livraison des armes, de manière que ces armes puissent être utilisées dès leur livraison par le SAELSI aux différents services de police et de gendarmerie. Ce n'est pas évident, les dispositions d'entraînement au tir étant assez contraintes. J'ai donc demandé que l'on regarde, par-delà les stands d'entraînement de la police et de la gendarmerie, quelles autres structures pourraient éventuellement être utilisées avec l'accord d'utilisateurs privés afin de faciliter ces entraînements.

S'agissant de la doctrine d'intervention des forces, je vous l'ai indiqué tout à l'heure, il faut distinguer, sur l'ensemble du territoire national, car il peut y avoir des attentats et des risques de surattentats partout, les primo-arrivants, qui n'interviennent pas à proprement parler contre les terroristes, mais qui mettent en condition le site avant l'arrivée des primo-intervenants. Avec le plan BAC-PSIG et le déploiement des forces d'intervention rapide de la police et de la gendarmerie sur l'ensemble du territoire national, l'objectif est que des primo-intervenants puissent être sur les lieux de la tuerie dans un délai de vingt à trente minutes. C'est la raison pour laquelle j'ai demandé aux directeurs généraux respectifs de la police nationale et de la gendarmerie nationale de bien vouloir profiter des efforts que nous faisons en termes d'augmentation des effectifs pour répartir les forces d'intervention rapide dépendant de leurs directions respectives sur l'ensemble du territoire national, avec le souci qu'il soit totalement couvert. Je rendrai publique la répartition de ces forces dans les tout prochains jours puisque la copie doit m'être rendue sans tarder par ces deux directeurs généraux.

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