Dès l'examen en commission des lois, le 20 janvier dernier, de la résolution tendant à la création de cette commission d'enquête sur les moyens mis en oeuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015, j'avais exprimé mes réserves sur ce bornage dans le temps. Comme beaucoup d'autres, notre pays n'est pas confronté à la menace terroriste que depuis le 7 janvier 2015 ; même si ses formes ont évolué au fil du temps, le terrorisme se manifeste en France depuis plusieurs décennies, et les moyens opérationnels mis en oeuvre par l'État pour y faire face s'inscrivent dans cette longue histoire. Or, pour savoir où l'on va, il est toujours bon de savoir où l'on est, et d'où l'on part.
Vous avez détaillé, monsieur le ministre, l'action du Gouvernement depuis que qu'il est aux responsabilités, et ce n'était pas inutile.
J'ai compris que nous reviendrons lors d'une prochaine audition sur la question du renseignement, estimez-vous néanmoins que les conséquences de la décision de suppression des renseignements généraux, fusionnés avec l'ex-direction de la surveillance du territoire, pour créer la DCRI à compter du 1er juillet 2008, sont désormais derrière nous ? Considérez-vous que les mesures prises depuis 2012 ont permis de restituer au ministère de l'intérieur sa capacité en matière de renseignement de proximité ? Vous avez détaillé également l'augmentation des effectifs, par paliers, mais de manière constante depuis 2012. Avez-vous le sentiment que du point de vue de la lutte contre le terrorisme, ces moyens nouveaux compensent les 13 700 suppressions de postes de policiers et de gendarmes décidées entre 2007 et 2012 ? Vous avez évoqué aussi la baisse de 17 % des crédits hors titre 2 durant le quinquennat précédent – il s'agit des moyens techniques mis à disposition de nos services. Comment les choses ont-elles évolué depuis lors ?