Intervention de Jacques Bompard

Réunion du 9 mars 2016 à 11h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Les problèmes que nous évoquons aujourd'hui ne sont que l'un des aspects d'un phénomène beaucoup plus vaste. Nous avons déjà eu plusieurs échanges, monsieur le ministre, au sujet du déferlement migratoire. Vous aviez alors raillé l'expression de « grand remplacement » qui, depuis, a fait florès. Nous avons même entendu récemment le premier secrétaire du parti socialiste affirmer dans une émission télévisée : « Les Français n'ont pas peur d'être remplacés. » Laisser ces derniers s'exprimer par voie référendaire sur cette question permettrait de jauger la pertinence d'une telle déclaration.

La réalité finit donc par s'imposer à tous, à la France aussi bien qu'à l'Union européenne. On a dénombré plus d'un million de demandes d'obtention du statut de réfugié dans l'Union européenne l'année dernière. Nous avons vu l'explosion de la délinquance, associée au déracinement et au déplacement de populations, atteindre nos cadres de vie et augmenter le rejet bien compréhensible d'une vaste majorité des peuples européens.

Je sais que vous tenterez encore, dans votre réponse, d'amoindrir les implications de cette submersion migratoire. C'est pourquoi je préfère vous interroger sur la conception que se fait le Gouvernement de la dignité humaine : celle des populations qui accueillent et qui ne peuvent jamais s'exprimer sur leur volonté d'être remplacées ; celle des habitants des pays que nous détruisons – Irak, Syrie, Lybie – car le cosmopolitisme veut en capter les forces économiques ; enfin, celle des réfugiés eux-mêmes dont le ministre de l'Économie voulait récemment se servir de monnaie d'échange pour faire pression contre le « Brexit ».

En somme, sortirez-vous un jour du mondialisme qui détruit les peuples pour lui préférer une défense pragmatique de la dignité humaine ? Nous rassurerez-vous sur le fait que les Européens n'auront pas à subir, en plus d'une marée de réfugiés venus d'Irak, de Syrie et de Lybie, un accord avec la Turquie qui multiplierait encore les drames humanitaires et nous amènerait à entamer une négociation aux forceps avec Ankara, qui veut obtenir à toute force son intégration dans l'espace Schengen ?

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