Intervention de Philippe Noguès

Séance en hémicycle du 15 mars 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Recherches minières en bretagne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Noguès :

Monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, vous avez récemment octroyé trois permis exclusifs de recherche minière en Bretagne à la société Variscan, dont l’un sur ma circonscription, le permis dit de Silfiac. Ces permis d’exploration engendrent des inquiétudes légitimes.

Légitimes parce que le réseau hydrographique breton est un circuit fermé : le centre Bretagne est le château d’eau de la région, donc une zone particulièrement fragile d’un point de vue environnemental et sanitaire.

Légitimes aussi parce que l’historique ne plaide vraiment pas en faveur d’un tel projet. En Bretagne, actuellement, Areva récupère des terres polluées par les anciennes mines d’uranium, pour les stocker à Persquen, une petite commune de ma circonscription, dans des conditions pour le moins préoccupantes. Dans le Gard, sur le site d’une ancienne mine où l’on extrayait du plomb et du zinc – métaux recherchés aujourd’hui à Silfiac – une étude de l’Agence régionale de santé vient de démontrer des dizaines de contamination au cadmium et à l’arsenic.

Monsieur le ministre, la notion de « mine responsable » que vous mettez en avant, nous apparaît comme un mirage. L’impact d’une mine ne peut pas être neutre pour l’environnement.

Ce n’est pas la méthode employée par les services de l’État qui atténuera les réticences. En novembre dernier, j’avais pourtant conduit une délégation d’élus lors d’une réunion à votre ministère, de laquelle nous étions sortis avec la sensation d’avoir été écoutés. Le message semblait clair : ce projet était conditionné par l’acceptation des habitants. Nous sommes aujourd’hui d’autant plus déçus de ce qui s’est passé depuis. La concertation promise s’est réduite en une simple explication de texte pour les élus par l’entreprise Variscan.

Monsieur le ministre, je suis inquiet. Inquiet car il prédomine, chez les élus locaux comme chez les habitants, le sentiment que les décisions qui engagent leurs territoires de vie pour des décennies sont prises dans des sphères opaques et inatteignables où l’entreprise Variscan, par contre, semble savoir particulièrement bien naviguer.

Monsieur le ministre, nous demandons simplement que la parole donnée soit respectée. Pouvez-vous réitérer aujourd’hui la promesse faite par vos services ?

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