Intervention de Sophie Elizéon

Réunion du 15 janvier 2013 à 16h15
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Sophie Elizéon, déléguée régionale aux droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes de La Réunion de 2007 à 2012, actuellement Déléguée interministérielle pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer :

Oui, mais avec des prérogatives très éloignées de celles de la délégation régionale, notamment en matière de lutte contre les violences faites aux femmes.

Le rattachement de la délégation à la Direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale a permis, d'une part, de commencer à diffuser au sein de la DJSCS elle-même l'approche intégrée des deux axes de la politique d'égalité, et, d'autre part, de mobiliser des « queues de crédits ». Par contre, il a rendu totalement invisible l'action de la délégation en matière d'égalité entre les hommes et les femmes sur le territoire, et gêné l'activation des partenariats. C'est pourquoi, comme le disent également mes collègues des outre-mer, le rattachement au cabinet du préfet est beaucoup plus efficace.

J'ai parlé tout à l'heure des moyens humains de la délégation régionale. S'agissant des moyens financiers, ils se sont amenuisés jusqu'en 2012. Jusqu'à cette date, nous pouvions mobiliser, en milieu d'année, des queues de crédits non utilisés par d'autres collègues, possibilité qui était cependant difficile en raison de notre éloignement.

Le réseau des déléguées régionales est animé par le Service des droits des femmes et à l'égalité entre les femmes et les hommes. Si les déplacements nécessaires à l'organisation de rencontres tout au long de l'année sont relativement simples pour les personnes installées dans l'Hexagone, ils sont peu aisés pour celles qui le sont en outre-mer, sachant que les crédits de fonctionnement se sont raréfiés. De ce fait, certaines déléguées régionales des outre-mer n'ont pu effectuer des déplacements, ce qui a été mon cas, alors même qu'ils leur permettent de se sentir appartenir à un réseau, de recueillir de bonnes idées ou de bonnes pratiques, et de négocier un financement complémentaire pour une action nécessaire sur le territoire.

Une deuxième difficulté tient aux relations entre l'échelon régional et l'échelon national. Les outre-mer peuvent amender certaines dispositions en fonction de leur situation, ce qui a été le cas pour la RGPP, mais l'échelon national n'appréhende alors que le mode de fonctionnement national. C'est pourquoi, lorsque le service central adresse un courrier aux SGAR pour interpeller les déléguées régionales, il oublie parfois d'écrire au DJSCS – ou au préfet pour celles des délégations qui y sont encore rattachées. Ainsi, les informations ne circulent pas toujours très bien, et les directives données peuvent être contraires aux dispositions prises sur le territoire.

Il est une troisième difficulté : jusqu'en 2012, les régions ultramarines étaient pratiquement toujours oubliées lorsque des actions expérimentales étaient décidées au niveau national. Cependant, la mise en place des référents d'outre-mer nommés dans chacun des cabinets ministériels devrait améliorer la situation.

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